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7 avril 2011 4 07 /04 /avril /2011 10:24

berlin1.jpgLes deux commissions des finances de l’Assemblée nationale et du Bundestag ont noué des relations suivies (les dernières rencontres datent des 17 mars et 20 septembre 2010), pour échanger sur des grands sujets d’actualité financière. Voilà pourquoi, aujourd’hui, avec six autres collègues du bureau de la commission française, je me rends à Berlin.

 

En Allemagne, la croissance a été plus rapide que prévue en 2010 (+ 3,5 %), soutenue par les exportations et par l’investissement. Elle devrait être de + 2,3 % en 2011. De fait, sur le front de l’emploi, les résultats s’améliorent : le taux de chômage est de 7,4 % en 2010 et devrait être de 7,1 % en 2011 (jamais connu depuis 1981 !).

 

Côté déficit, le déficit des administrations publiques est limité à 81,6 Mds € en 2010, soit à peine 3,3 % du Pib (57,3 Mds € par l’Etat fédéral, 17,4 Mds € pour les Länder, 10 Mds € pour les communes, et un excédent de 3 Mds € pour la Sécurité sociale !), et serait de 2,5 % du Pib en 2011. La dette allemande atteint 1999 Mds € fin 2010, et est toutefois en augmentation de 18 % à cause des reprises de dettes des bad bank (actifs dégradés de deux grandes banques).

 

Côté fédéral, le Gouvernement évoque un déficit à moins de 40 Mds € en 2011 et de 31 Mds € en 2012. Mais ces résultats financiers se font à un coût social élevé : ce sont dans les dépenses sociales que se font le plus d’économies (- 10 Mds € d’ici 2014), en réduisant les prestations de l’agence du travail, la suppression de la cotisation retraite versée par le Bund pour le régime solidarité, celle de l’allocation de transition et d’autres versements retraites, la réduction du taux de l’allocation parentale...

 

Sur le plan macroéconomique, c’est l’inflation à 2,1 % qui préoccupe beaucoup les Allemands.

 

En matière de vie politique, pour la coalition gouvernementale, le point-clé est l’effondrement du parti libéral (FDP). Un sondage récent fait perdre certes 3 points à la CDU (- 3 points, à 30 %), mais le FDP s’effondre (3 % au lieu de 14 %), ce qui pose un problème de fond à Angela Merkel. Le SPD ressort à 23 % et les Verts à 28 %.

 berlin2.jpg

Monsieur Volker Wissing, président (FDP), nous reçoit avec quatre de ses collègues (de chaque parti) dans la salle même de réunion de la commission des finances du Bundestag, après que nous avons eu, à l’ambassade, une réunion de travail avec Maurice Gourdault-Montagne, notre ambassadeur à Berlin. Ce qui me donne au passage l’occasion de découvrir notre nouvelle ambassade, œuvre de l’architecte Portzampac, bien connu à Lille, et qui se situe juste à la porte de Brandebourg, dans ce nouveau quartier érigé sur les ruines de l’ancien mur.

 

Ce type de rencontres entre nos commissions est essentiel car subsistent de significatives divergences franco-allemandes sur la gouvernance de la zone euro : elles n’existent pas qu’entre les gouvernements ; elles existent aussi entre nous. C’est particulièrement le cas sur la nature et le calendrier des interventions du mécanisme européen de stabilité financière qui, dès le début, furent au cœur de nos discussions. L’appel, ce jour, du Portugal au soutien européen en a donné la tempo. C’est clair, et Volker Wissing le dit sans ambages, il n’y a pas de majorité parlementaire en Allemagne pour autoriser des rachats de dettes souveraines d’Etats en difficultés sur le marché secondaire ! Les Allemands refusent absolument toute perspective de transfert durable des dettes, et de relâchement de la discipline des Etats. Nous avons cherché à convaincre, à démontrer le risque que le sauvetage soit finalement plus coûteux si on renonce à ce type d’intervention, envisagé des plafonnements à hauteur des 60 % de Maastricht, différentié le stock du flux de dettes… mais reconnaissons qu’un désaccord subsiste. Même si le débat permit d’acter des convergences. Comme celle, plaidée par notre président de délégation, de souligner la « dimension politique » de l’euro.

 

Les points de vue ont été plus proches lorsqu’il s’est agi d’évoquer le contrôle parlementaire (quand, comment ?) des décisions du Conseil européen pour la stabilisation de la zone euro.

 

Match retour à la rentrée, à Paris cette fois.

 

 

 

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