En effet, avec Dany Cuchère, 1ère secrétaire, la section socialiste de Wattrelos tient ce soir une réunion publique à la salle Jean-Jaurès. Organisée un peu rapidement (car en liaison avec l’emploi du temps de notre invité ; ce n’est que jeudi soir que la décision a été prise), cette manifestation a réuni quelque 130 personnes venues écouter Lucien Fontaine, candidat sur la liste socialiste (ci-contre), et surtout Pierre Moscovici, ancien ministre de l’économie et des finances, ancien ministre des affaires européennes et, selon des échos de presse, futur probable commissaire européen à l’automne prochain (ci-dessus) : sa voix compte en Europe et comptera plus fort demain.
En introduisant la rencontre, qui doit laisser du temps aux questions de la salle, j’insiste sur trois questions.
1. Pourquoi cette réunion ? Parce que même si on sort des municipales, l’élection européenne est importante, sans doute la plus importante de toutes vu la place occupée par les textes européens dans notre loi nationale.
Et c’est maintenant, c’est dimanche, que va se décider l’avenir de l’Europe et de ses populations. Ce qui se joue dimanche, c’est l’orientation de l’Europe, à la fois celle de ses projets mais aussi le choix de ses dirigeants puisque, depuis le Traité de Lisbonne, par leur bulletin de vote, en choisissant leurs députés européens, les électeurs vont donner directement une coloration à l’Europe en choisissant le (futur) président de la commission européenne. Celui-ci sera soit Jean-Claude Juncker (conservateur) soit Martin Schulz (socialiste, qu’on connait bien à Wattrelos car il est élu… à Eschweiler, notre ville jumelle !).
Chaque voix comptera : les écarts de prévision électoraux sont très étroits – à peine quelques sièges séparent les deux camps, et il est donc possible d’avoir un président de gauche à la commission… si la Gauche se mobilise et si les électeurs vont voter !
2. Il ne faut ni céder au découragement ni à l’illusion. L’Europe suscite des réactions contrastées. Chez certains, dont je suis, ce sont des passions légitimes, surtout au vu de son principal legs qu’est la paix ! Chez d’autres, des rejets souvent spontanés, d’impulsion, irréfléchis car ceux-là lui font porter un manteau trop large pour elle.
Comme il y a 300 ans un refrain populaire chantait C’est la faute à Voltaire, les pourfendeurs de l’idée européenne entonnent une rengaine préoccupante attribuant à l’Europe (et à l’euro !) tous les maux : les fermetures d’usine, le chômage, les complications à vivre…
Dès lors, la tentation de l’électeur peut être soit de ne pas voter, soit de voter pour l’illusion.
Car c’est une illusion de faire croire que s’il n’y a plus d’Europe, plus d’euro, tout redeviendra comme avant : ce n’est pas la disparition de l’euro qui rendra les emplois perdus ni qui restaurera une compétitivité !
Pour créer des emplois, de la croissance, il n’y a qu’un seul moyen : avoir des entreprises compétitives qui fabriquent de bons produits et qui les vendent ! La réussite économique, l’emploi, la croissance ne dépendent pas que de l’euro ; car alors, comment expliquer qu’avec la même monnaie, l’Allemagne ait 160 Mds d’excédent et la France 60 Mds de déficit ?
Non, rejeter l’Europe, ce n’est pas redresser la France !
Et ce n’est pas en envoyant demain à Strasbourg des élus ou des partis qui veulent détruire l’Europe qu’on va redresser la France ; au contraire, cela lui compliquera la vie, et celle de ses habitants ! L’Europe peut et doit être utile à la France !
3. Une Europe de gauche et une Europe de droite, ce n’est pas pareil !
Avoir une présidence de la commission et une majorité du parlement européen à gauche, c’est donner une autre orientation à l’Europe, plus favorable à la croissance et à l’emploi, à l’investissement et à la recherche ; parler plus fort à la BCE pour injecter davantage de liquidités et favoriser l’activité économique ; regarder différemment le rythme de réduction des déficits… Cela concernera aussi les infrastructures, les transports, l’énergie.
Je laisse à Pierre Moscovici le soin de préciser le projet européen des socialistes mais je conclus, à destination de celles et ceux qui ne sont pas contents, qui veulent du changement, que le vrai changement, c’est une évidence, ce serait d’avoir une Europe vraiment à gauche ! D’où l’importance de voter le 25 mai et de voter socialiste !