C’est en effet dans ma circonscription que s’organisent aujourd’hui et demain les 28es Assises nationales des associations d’aide aux victimes à l’ENPJJ de Roubaix. Ainsi, aux côtés de Pierre Dubois, maire de Roubaix, et Richard Olszewski, président du SIAVIC, j’accueille Christiane Taubira, ministre de la justice, Garde des Sceaux.
Dans ma prise de parole liminaire, je m’appuie sur le vécu quotidien d’élu local pour formuler trois constats :
- Face aux crimes et délits, je dis que la société doit modifier sa réponse, une réponse où l’aide aux victimes a toute sa place. Violences aux femmes, braquages, incendies d’habitations, décès accidentels (comme il y a peu à Saint-Liévin) sont des moments douloureux, après lesquels les victimes ne peuvent rester seules face à l’adversité !
C’est un triptyque prévention / répression / curation où les besoins d’accompagnement des victimes (avant, pendant et même après la décision de justice) seront intégrés à la chaîne d’interventions publiques pour lequel je plaide.
- D’autant plus qu’avec les nouvelles technologies, de nouvelles formes de délinquance vont prospérer en matière financière. Les transactions doivent être sécurisées. Il y a un enjeu économique face à la confiance numérique indispensable à la croissance économique. L’enjeu est surtout social car les plus démunis sont faibles devant les institutions et les mécanismes pour leur rendre leurs droits lorsqu’ils ont été abusés : en un clic, une vie peut basculer à jamais !
Voilà pourquoi, il est essentiel de :
- mieux accompagner les victimes qui ont besoin d’avoir sur ces questions complexes des accompagnateurs qualifiés et formés ;
- mieux protéger et de ce point de vue, la réduction du réseau territorial de la Banque de France est préoccupante, car il y a risque de creusement des inégalités pour les victimes de se bien défendre.
- Enfin, j’insiste sur le besoin de structuration, et de financement durable des associations d’aides aux victimes. Beaucoup sont en fragilité financière. Je préconise que l’on donne une dimension élargie que le seul financement local (car trop étroit, et trop précaire). Et surtout que l’Etat ait conscience de l’impérieuse nécessité de sécuriser ces financements dans le temps. Dans son rapport 2012, la Cour des comptes préconisait ainsi d’« assurer la pérennisation des actions » de nos associations.
La ministre aura su dire combien elle partage ces préoccupations, fût-ce dans le cadre budgétaire contraint de nos finances publiques. Tant mieux…