C'est le premier enseignement que je tire de ce premier tour des élections cantonales pour Roubaix-Est : le candidat socialiste, Mehdi Massrour, fait la course en tête ! Avec un peu plus de 36 % des suffrages, il réalise un beau score (surtout quand on regarde alentour) et possède, sur le plan mathématique, un réservoir de voix pour le second tour, dimanche prochain. Certes, c'est une première position à l'arraché... mais une première place quand même !
La seconde partie de mon analyse relève une insatisfaction, celle du démocrate qui considère avec déception la forte abstention lors de ce premier tour (72 % pour le canton), abstention certes annoncée mais toujours douloureuse à constater ! Ces élections cantonales, pour une fois déconnectées des régionales ou des municipales (pour la première fois depuis vingt ans), n'ont pas intéressé, la dimension de proximité de l'institution départementale n'a pas été comprise à sa juste mesure. C'est injuste car le Conseil général est important dans bien des domaines de notre vie quotidienne.
Enfin, je veux dire ma douleur que le Front national se classe à la seconde place de ces résultats – il est même légèrement en tête à Wattrelos (en valeur absolue, il n'a pas beaucoup bougé au regard de son résultat de 2004, mais l'abstention des autres électeurs porte mécaniquement le score du FN à la hausse !). Il est clair que les électeurs séduits il y a quelques années par la Droite version Sarkozy, en pleine déconfiture ce soir, sont retournés à la maison. Ce qui me fait le plus mal, c'est que ce score soit obtenu par un candidat par procuration, un candidat-fantôme dont on ne connaît même pas le visage, qui tient ses conférences de presse à Lille, qui n'a même pas pris la peine d'apposer son affiche sur les panneaux électoraux, ne connaît rien de Wattrelos, de ses habitants, de ses projets... Moi qui conçois le mandat politique comme une fonction de proximité, comme un engagement d'être au plus près des concitoyens, je suis consterné.
Alors je l'affirme : la République doit se battre, l'heure est à la mobilisation ! Les électeurs de gauche restés chez eux doivent venir voter dimanche. Et les électeurs des autres partis de gauche doivent s'unir et voter socialiste car il y a danger : que cette terre industrielle, de labeur, de courage et de solidarité élise un conseiller général lepeniste ; je ne veux pas de cette tâche-là !
Alors pour éviter cette hérésie, dimanche prochain, tous derrière Mehdi Massrour ! Mobilisons-nous nombreux et allons voter.