On ne parle que de ça ! A la télé, à la radio, tous les journaux, difficile de ne pas en avoir entendu parler : l'avenir de la planète se joue à Copenhague. Si seulement c'était vrai. Si seulement il suffisait de tenir une conférence au sommet pour que chacun dans le monde devienne vertueux...
La vérité est, comme souvent, davantage à relativiser. Ce sommet s'inscrit dans la continuité de plusieurs concertations internationales.
Rio, en 1992, a permis de faire émerger un consensus international sur l'existence du changement climatique et sur son origine : les émissions de gaz à effet de serre produites par les activités humaines. Kyoto, en 1997, a marqué les premiers engagements de réduction des émissions par les pays développés à horizon 2012. L'enjeu de Copenhague est que la communauté internationale prenne pour l'après 2012 les engagements nécessaires à la stabilisation du climat.
Le changement climatique est le premier enjeu politique planétaire à solidarité obligatoire. Sur les autres sujets globaux (la faim, la crise financière, les pandémies...), une réponse mondiale est hautement souhaitable mais les tentatives de résolution dans le cadre national sont encore possibles. Pas pour le climat ; il n'y a pas de maîtrise nationale du climat possible. Impossible d'améliorer le climat à Paris si on le dégrade à Washington et Pékin : il s'agit d'un bien public mondial indivisible.
Il faut donc une volonté de l'ensemble de la communauté internationale. Cela signifie d'une part que les deux pays industrialisés qui n'avaient pas signé le protocole de Kyoto s'engagent à Copenhague : les Etats-Unis et l'Australie ; d'autre part que les autres pays (pays émergents, pays en développement) signent également à Copenhague. Cet objectif d'universalité peut être atteint.
La négociation à l'approche du sommet se cristallise en revanche autour de la nature juridique des engagements. Y aura-t-il, à la sortie, un traité contraignant ? Parviendra-t-on à la création d'une organisation mondiale de l'environnement, sur le modèle de l'OMC ? Ou n'y aura-t-il que des déclarations politiques par lesquelles les pays s'engageraient politiquement mais pas juridiquement ?
Alors, au-delà de cette fièvre médiatique, au-delà du ballet des éminences gouvernementales, c'est cela la question-clé : quelle sera la conclusion, concrète pour la vie des gens, de ce sommet. Que faut-il en attendre ?
D'évidence, un bon accord serait déjà un accord universel qui concernerait tout le monde, qui ne laisserait aucune partie de la planète au bord de la route, mais surtout un accord avec un contenu élevé des engagements (où plans d'actions nationaux, financements et calendriers seraient expressément précisés). Ce qui fera sa réussite ou son échec, ce seront les règles dont le document final sera assorti pour garantir le respect des engagements.