Le ministre de la Ville, François Lamy, a en effet décidé de lancer à Roubaix une concertation nationale pour la réforme de la politique de la ville. Après l’accueil, solide et très argumenté du maire, Pierre Dubois, René Vandierendonck aura mis l’accent sur : l’indispensable engagement de la politique de la ville ; l’unicité du contrat ; une manière spécifique d’appliquer le droit commun ; le principe d’adaptation au cœur du service public ; l’intercommunalité nécessaire de la mobilisation.
Dans son intervention, le ministre (qui salue « spécifiquement le député de la circonscription » : j’apprécie !) soulignant l’histoire de Roubaix et sa pratique des politiques sociales, énonce : « Nous avons un devoir de réinvestir la République dans les quartiers : c’est un enjeu de justice, d’efficacité ».
Destinée à structurer ce que sera demain la politique de la ville, la concertation opérationnelle lancée aujourd’hui, à partir de trois groupes de travail, se renforcera de rencontres régionales. Le ministre souligne en effet qu’il « n’y a pas une politique de la ville, mais des politiques de la ville ».
« Nous devons réaliser un vrai tournant de la politique de la ville. Revenons aux fondamentaux ! Réussir l’intégration sociale des banlieues est le défi des 15 prochaines années » disait Hubert Dubedout en 1983, mais François Lamy constate que c’est une « promesse non tenue de la République ! ». Pour lui, « il y a une urgence majeure de trouver des solutions rapides ». Le rapport de la cour des comptes est sévère, « peut-être trop ». « L’échec est celui de la perte d’ambition de la politique de la ville : elle doit redevenir le levier pour la mobilisation des ministères. La réforme de la politique de la ville est une urgence pour la République ».
« C’est un combat que nous devons mener rassemblés. Nous devons définir une nouvelle manière d’aider ces territoires ». Il faut en finir avec les zonages actuels : 2 492 quartiers CUCS (ndlr : contrat urbain de cohésion sociale), c’est devenir illisible et incohérent. Il faut aussi trouver des nouveaux indicateurs. La carte de la géographie prioritaire ne doit plus être figée, sinon elle finira par être injuste. L’action de la politique de la ville ne sera pas la même partout : il nous faudra graduer les interventions, l’Etat demeurant le garant de la solidarité nationale. Nous devons aussi inventer des contrats uniques globaux ».
« A partir du trio de la politique de la ville - qui doit être le maire, le président de l’EPCI et le préfet - le succès passera par la réalisation de projets de territoire ambitieux ».
Rendez-vous pour les réformes : conseil interministériel des villes en février 2013.