C’est vrai qu’il ne faut plus dire centres aérés mais accueils de loisirs d’été. Nuance. Si le nom change régulièrement, que l’on se rassure, le principe, lui, est le même : il s’agit bien, pour la Municipalité, de proposer aux familles wattrelosiennes d’animer l’été de leurs enfants dans de nombreux groupes scolaires de la ville transformés pour l’occasion en véritables centres de vacances.
L’effort à ce sujet est d’ailleurs épatant : les directeurs et animateurs des 7 centres maternels et 7 centres primaires en fonction ont magnifiquement décoré les lieux qu’ils occupent, recréant par exemple l’univers du far west américain dans… l’ouest wattrelosien (à Anatole-France, au Touquet, où le fond du poor lonesome cow boy de Lucky Luke a été très bien reconstitué), avec des décors que ne renierait pas un réalisateur de cinéma (le bureau du shérif pour le directeur, le saloon pour la salle de jeux de société, etc.) ; ou un univers disco-boîte de nuit-saturday night fever à l’école Lavoisier où l’on est accueilli par une hôtesse de l’air-animatrice pour mettre le cap sur les vacances !
Tout cela, c’est ce que je vois ce matin en visitant quelques uns de ces centres, comme je le fais traditionnellement avec mes élus (notamment Georges Prpic, mon adjoint aux activités périscolaires, très mobilisé) et responsables municipaux à mi-parcours de cette session 2010 des centres aérés.
Nous le constatons tous : l’effort pédagogique est soutenu partout, en accord avec le projet éducatif global de la Ville qui vise à socialiser, rendre autonomes, responsables, curieux nos enfants. C’est une exigence forte de la Municipalité aux directeurs et animateurs wattrelosiens qui, franchement, rivalisent d’imagination cette année pour faire découvrir, éveiller, transmettre à leur manière des savoirs. C’est important.
D’autant que, si les parents le souhaitent, la possibilité est offerte d’effectuer une spécialisation d’une semaine dans tel ou tel domaine avec un animateur particulièrement qualifié pour l’activité choisie : c’est ce que l’on appelle les mini-stages, dispositif parallèle aux centres aérés qui permettent de s’améliorer dans tel ou tel sport, dans telle ou telle activité culturelle (nous découvrons ce matin l’école du cirque, la danse orientale, les arts plastiques) ou de découvrir des disciplines étonnantes comme le horse-ball, le pony games, le théâtre équestre / voltige, les rythmes et chants du monde…
Mais il ne faudrait pas pour autant perdre de vue l’objectif premier de ces animations d’été : que les enfants s’amusent ! Manifestement, c’est le cas. Depuis le 8 juillet, ils sont environ 890 (dès l’âge de 2 ans ½, pourvus qu’ils soient scolarisés, jusqu’à 13 ans) à être accueillis chaque jour pour des activités diverses, ludiques, culturelles, sportives, pour de nombreuses sorties également dans les fermes et les structures de divertissement de l’agglomération. Ils ont même l’occasion de partir quelques jours en camping dès l’âge de 8 ans – nous en reparlerons dans ce blog dans quelques jours.
Je suis moi-même mis à contribution ce matin. Le passage par le mini-golf du parc du Lion, ouvert cette année, m’amène à rencontrer des enfants en train de s’exercer. Bien entendu, sous la pression de mes accompagnateurs, je ne tarde pas à me retrouver avec un club de golf dans les mains et un défi à relever : envoyer la petite balle blanche dans un trou situé en plein milieu d’un plan incliné à l’autre bout de la piste. Pas facile de se concentrer dans cette ambiance bon enfant mais je m’applique et… bingo, la balle va se nicher dans le trou du premier coup ! Je ne suis pas peu fier de mon coup et j’en vois qui perdent instantanément leurs sourires gentiment moqueurs !
Second épisode à Lavoisier où Anthony, animateur spécialiste des arts martiaux (il a de qui tenir puisque son père n’est autre que Maître Phani…), me confie une patte d’ours à peine entré dans la pièce qui tient lieu de salle de taekwondo ! Et me voilà à amortir dans cette petite raquette matelassée les coups de pieds fouettés de gamins qui s’en donnent à cœur joie, pensez-vous ! C’est sûr : ça secoue le poignet et le bras. Mais c’est avant tout très sympa et j’apprécie de me sentir aussi proche de ces enfants et ces animateurs qui ne ménagent pas leur enthousiasme.
Sympathiques, ces centres aérés le sont donc sans contestation possible, et je remercie sincèrement toutes les équipes d’animation et d’organisation qui relayent cette volonté forte de la Ville d’offrir un peu de bonheur et de divertissement à ses enfants dans le contexte de difficultés sociales et économiques que l’on connaît.
Ce dispositif, c’est le fruit d’une imagination individuelle (j’ai vu des animateurs faire profiter de leurs compétences propres les enfants, comme cet atelier de sculptures sur ballons à la maternelle Lavoisier - ph. ci-contre), mais aussi collective, d’un investissement humain que je juge particulièrement important, même s’il n’est bien sûr pas obligatoire dans le champ des compétences d’une Commune. A Wattrelos, c’est un ancrage fort depuis des décennies, un héritage précieux, qui correspond de surcroît à une véritable attente du public (lequel nous demanderait presque d’accueillir les enfants dès la fin de l’année scolaire jusqu’au début de la suivante ! Mais l’été est aussi un moment de retrouvailles en famille et il ne faut pas que la Ville s’y substitue complètement).
Comme le dit Georges, c’est une belle machine que ces accueils de loisirs, une organisation huilée dont les maîtres-mots sont qualité et sécurité (j’y tiens personnellement et j’appelle tous les ans mes équipes à la vigilance la plus forte à ce sujet), qui nécessite des réunions dès le mois de… septembre pour dresser le bilan, émettre les premières idées pour la session d’été suivante et commencer à recruter !
La Municipalité veille en effet à garantir un encadrement de qualité (elle rembourse 50 % du coût du BAFA aux animateurs qui s’engagent à travailler pour elle), des opérateurs et prestataires de service de qualité, car nous ne voulons pas de centres aérés au rabais, et insiste sur le développement de la relation avec les parents en les associant le plus possible au dispositif (photos des activités - comme ce diaporama qui nous est présenté à Anatole-France, ph. ci-contre - spectacles de fin de centres…) : ils ont une exigence croissante sur les prestations proposées, ils ont raison ; à nous de communiquer suffisamment pour expliquer tout ce qui se fait durant ces journées bien remplies.
Je suis donc fier de l’animation de cet été 2010 à Wattrelos, je le dis sans hésiter, mais ce matin, je ne peux malgré tout cacher une déception. En effet, j’ai reçu hier une lettre du Conseil général m’annonçant que, dans le contexte actuel de crise financière des collectivités, il se recentre dès à présent sur ses compétences obligatoires et ne participe donc plus au financement des centres aérés dès cette année. Un manque à percevoir à effet immédiat de 7 000 euros… alors que les centres aérés fonctionnent depuis déjà deux semaines ! Bref, à nouveau la Ville se trouve en première ligne pour amortir cette mauvaise nouvelle financière, une de plus ! Que la gestion publique devient difficile…