A l’initiative des députés socialistes, le 24 juin, l’Assemblée nationale a décidé la création d’une commission d’enquête parlementaire « sur les mécanismes de spéculation affectant le fonctionnement des économies ».
De quoi s’agit-il ? Fin 2009, et encore ces six derniers mois, d’importantes secousses ont bousculé les marchés financiers et la crise dite grecque, autour de la dette souveraine de l’Etat grec, en a été un important symbole. Ainsi, à cette période, les ventes massives par certains opérateurs de bons du Trésor grecs à terme, et souvent à découvert (c’est-à-dire sans qu’ils en soient détenteurs mais uniquement à des fins spéculatrices), ont puissamment déstabilisé les marchés – et ce faisant l’économie grecque – et toute la zone euro, tout en offrant à ces opérateurs spéculatifs de juteuses rémunérations ! Mais derrière la déstabilisation des économies qui en résulte, il y a des entreprises, des salariés qui trinquent, des chômeurs qui augmentent et des souffrances qui progressent…
Alors, pendant tous ces moments de crise, qui a fait quoi ? Quels ont été les comportements ? Quel rôle a été celui des agences de notation ? Et les banques, réellement spectatrices ou actrices de mouvements eux-mêmes déstabilisants ? Comment concilier leur fonction de conseil de certains pays et d’investisseur qui prend donc des paris sur l’avenir ? Quel rôle a joué dans ces crises le High Frequency Trading, qui permet de passer des offres massives en quelques millionièmes de seconde ? Beaucoup de questions se posent, et progresser dans la recherche des réponses peut favoriser la mise en place de mécanismes de régulation bancaire et financière plus efficaces que ceux actuellement en vigueur.
C’est le sens du travail que cette commission souhaite accomplir. Le statut de commission d’enquête est particulièrement fort car institutionnellement, c’est la commission qui dispose des moyens d’investigation et de réquisition les plus larges. On peut de surcroît faire confiance à son président, puisque s’agissant d’une proposition portée par le Groupe socialiste, radical et citoyen, c’est un socialiste, Henri Emmanuelli, qui a été élu ce matin.
Je suis pour ma part honoré qu’Henri et le groupe SRC m’aient proposé d’être élu le vice-président de Gauche de cette commission d’enquête. Trois autres vice-présidents UMP ont été par ailleurs désignés. Il y aura fort à faire. Début des travaux début septembre.
Il ne me reste plus qu’à passer mon été à retravailler les mécanismes les plus sophistiqués de l’ingénierie financière et de la titrisation internationale, des credit default Swap jusqu’aux subtilités du wholesale funding ! Sympa comme devoirs de vacances…
Pour lire la proposition de résolution tendant à la création de cette commission d’enquête,cliquez ici.