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  • : Blog de dominique Baert
  • : Dominique Baert est maire de Wattrelos (Nord)
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19 janvier 2007 5 19 /01 /janvier /2007 11:45

Ce soir, Ségolène Royal sera à Roubaix. Ce n’est pas la première fois qu’elle y vient : en 1998, je l’avais invité, comme député de la circonscription, alors qu’elle était Ministre de l’Enseignement Scolaire, et elle s’était alors rendue au Lycée Jean Moulin (où cette photo ci-après a été tirée). Elle avait montré son écoute des enseignants, sa proximité avec les jeunes, elle avait pris son temps. Comme elle le prit, quelques années plus tard pour revenir à Roubaix, au collège Sévigné qui connaissait des tensions vives, et une crise de confiance forte. Deux moments où j’avais été à ses côtés, ou plutôt où elle avait su être aux côtés des élus locaux, des populations et de notre territoire.

Le fait qu’elle revienne ce soir pour un débat participatif sur le logement est pour moi significatif et utile, significatif parce que cela témoigne, là encore, d’une volonté d’écoute, d’aller vers les gens, pour savoir quels sont leurs vrais problèmes. Cela atteste d’un goût de l’humain qui est une valeur socialiste, mais qu’il est heureux de voir mis en avant par la candidate des socialistes.

Et cette venue est utile, ô combien, parce que le logement est un besoin criant, une angoisse pour tant de nos concitoyens, une charge de plus en plus lourde pour ceux qui en ont un, une aspiration tellement légitime pour ceux qui n’en ont pas ou qui n’ont pas celui qui correspond à leurs besoins. Mettre le logement au cœur de cette campagne, au cœur du projet que les socialistes veulent porter dans l’élection à venir, c’est plus que bien ! C’est indispensable ; notre candidate le fait, ici, à Roubaix, bravo !

J’ignore si je parviendrai à prendre la parole, mais il y a quelques vérités que j’aimerais voir sortir du débat ce soir. Je les joins à ce billet d’humeur (rubrique A consulter > dossier Logement).

 

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19 janvier 2007 5 19 /01 /janvier /2007 11:24

Il est incontestable qu’il y a une crise du logement dans tout le pays, et bien évidemment dans nos villes aussi. Ce n’est pas un fantasme, mais une réalité omniprésente. Car cela ne touche pas que les catégories modestes de nos populations, mais aussi les classes moyennes.

Dans nos permanences d’élus, les appels au secours sont nombreux. La situation est d’autant plus grave qu’au manque de logements font écho des hausses de prix vertigineuses, une explosion du prix du foncier, et des loyers qui s’envolent, avec des charges qui s’alourdissent.

Il y a pénurie de logements. En France, il y aurait 1 300 000 demandeurs de logements sociaux sur listes d’attente.

A cela, s’ajoute un triste constat : 10 % des français sont ghettoïsés, discriminés, et les personnes modestes, pauvres, en situation de précarité ou d’exclusion, ou d’origine étrangère ne sont pas réparties uniformément dans toutes les villes, 80 à 90 % de logements sociaux à Sarcelles ou à Wattrelos, mais 2,5 % à Neuilly !

Voilà pourquoi, il y a quelques idées fortes que cette campagne présidentielle doit, à mon sens porter :

 

 

  1. Le logement est un des domaines où l’action publique a toute sa légitimité.

     

 

 

C’est la sphère publique qui doit organiser et orienter la politique de logement. Il n’y a pas d’équilibre de logement, s’il n’y a pas de volonté politique. Il n’y a pas de mixité sans volonté publique.

La politique du gouvernement actuel est marquée par un désengagement des outils publics (baisse des aides publiques : en 1997, déjà, cela faisait 4 ans que les APL n’avaient pas été revalorisées !). L’aspect mutualiste de l’épargne logement a été remis en cause. Pour financer le Prêt à Taux Zéro, l’Etat a fait des économies sur son budget, en remplaçant la subvention par un soutien bancaire : au final, cela coûtera plus cher (mais moins à l’Etat).

De même a été remis en cause le lien avec le livret A, et la construction du logement social.

Il y a donc bien une légitimité de l’intervention publique et, pour cela, il faut conserver des outils d’intervention.

 

 

  1. L’Etat doit décider de l’endroit où il met l’argent !

     

 

 

Or, ces dernières années, l’argent est allé à un seul endroit : l’investissement privé. Le quart de l’effort public  dans le logement va dans le dispositif de Robien ! L’Etat dépense globalement autant d’argent public pour financier un « Robien » que pour financer un logement social !

Et phénomène pervers, plus l’investisseur est riche, plus il gagne, plus cela coûte cher à l’Etat (car il y a déplafonnement total !). Avec ce type d’intervention publique, l’investisseur achète un produit fiscal, mais pas un logement (le loyer d’équilibre sera d’ailleurs très haut !). En plus, cela alimente la spéculation immobilière.

Une telle mécanique participe à un mécanisme de dérégulation du marché. Ce gouvernement fabrique une offre locative qui n’est pas en phase avec la demande (d’où d’ailleurs les formidables hausses de prix qui s’observent).

 

 

  1. Ce gouvernement évoque la « pénurie », mais il ne doit pas en être surpris , car il l’organise

     

 

 

La question ce n’est pas combien, mais qu’est ce qu’on construit ? Les constructions sont-elles adaptées à la situation ?

C’est vrai, on en est presque à une production de 400 000 logements (on est régulièrement supérieur à 300 000 ces 3 dernières années), et le gouvernement objecte : « Vous voyez bien, nous on construit ! »

Oui, mais on construit quoi, et pour qui ?

En fait, on ne construit actuellement que seulement 53 000 logements sociaux par an, de sorte que nous manquons quantitativement de logements sociaux !

Avec ces gouvernements de droite, on produit certes 380 000 logements, mais seulement 11 % de logements sociaux. Sous Jospin, on ne construisait pas assez de logements, ce n’est pas faux, mais il y avait 30 % de logements sociaux !

Il y a aujourd’hui une crise qualitative, de la nature de l’effort de construction, en plus du besoin quantitatif incontestable.

 

 

  1. Que peut-on faire ?

     

 

 

La question du logement est caractéristique des choix politiques, et il faudra y consacrer une vraie priorité. Mais il faudra aussi répondre vite à une autre question : où allouer des moyens pour gérer des ressources rares ? Car il y aura à faire des choix.

En matière d’aide au logement privé, il est vraisemblable qu’il y a des réallocations à faire. Mais dans le même temps, le propriétaire privé doit être conforté dans ses droits : il faut des garanties sur le niveau des loyers et des ressources des personnes en location.

Il faut aussi intervenir sur le nombre de logements mis sur le marché et sur le niveau des loyers pratiqués.

On ne fera pas l’impasse sur la régulation des loyers, mais elle ne peut se faire seulement de manière autoritaire ; les petits propriétaires ont besoin de sécurité apportée par une « garantie mutuelle locative » (couvrant les dégradations…)

Il faudra surtout intervenir sur le foncier ! C’est la pénurie du foncier qui fait s’envoler les prix ! Nous devons être imaginatifs pour gérer autrement cette question. Des formules d’agence, de modifications des COS ou de mutualisation de la richesse sont à rechercher et à rapidement mettre en avant.

Telles sont quelques pistes. J’espère que le débat de ce soir en fournira bien d’autres.

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19 janvier 2007 5 19 /01 /janvier /2007 10:21
Voici une liste de dossiers que je vous propose sur des thèmes divers :
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18 janvier 2007 4 18 /01 /janvier /2007 10:42

Une politique de sécurité cohérente se compose de deux maillons : police et justice.

La Police, je viens de l’évoquer ; la Justice, parlons-en :  l’ouverture dans ma ville d’un Point d’Accès au Droit le 24 octobre dernier illustre parfaitement le besoin pressant, pour nos concitoyens, d’obtenir des réponses adaptées de la part de l’institution judiciaire au sens large.

Ce besoin est d’autant plus justifiée que notre société devient de plus en plus procédurière, complexe pour beaucoup d’entre nous.

Je reviens à mon Point d’Accès au Droit : il ne désemplit pas, avec 220 visiteurs enregistrés en cinq semaines ! Pour leur quasi-intégralité des Wattrelosiens en quête d’un avis, d’une consultation, sur un point de droit, pénal, familial, civil, ou en recherche d’une aide parce que victimes d’un fait délictueux ou d’une malversation.

La conclusion est évidente : il y a sur Wattrelos, comme ailleurs évidemment, un besoin de droit, d’entendre le droit, pour mieux connaître et faire respecter ses droits ! Et ce besoin, grâce à l’ouverture de ce service public de proximité, est mieux satisfait, bien évidemment !

Comme quoi, plus de proximité – j’y reviens – cela donne une meilleure couverture des besoins de la population !

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16 janvier 2007 2 16 /01 /janvier /2007 10:41

Malgré la grande qualité du travail et des relations que j’entretiens, ainsi que mes collaborateurs, avec l’équipe de direction et d’encadrement du Commissariat de Police de Roubaix, qui sont des « flics » hors pair, je continue de désapprouver la disparition de la police de proximité.

J’ai, à l’inverse, la conviction que la généralisation de la police de proximité, véritable révolution culturelle pour la police, est la seule voie qui, à terme, offrira la meilleure sécurisation de la vie quotidienne, proche des gens. Et que son abandon, ces cinq dernières années, est une erreur profonde. Car y avoir renoncé, c’est avoir  renoncé à l’investissement de terrain, à la lente confiance bâtie sur des relations humaines dans les quartiers, à la construction méthodique d’un tissu de contacts, de présences, de faits et gestes simples qui, inhabituels d’abord, deviennent ensuite rapidement des réflexes de vie, des policiers d’abord, des habitants, de tous les habitants, jeunes et moins jeunes ensuite.

Pour convaincre, pour changer les habitudes, il faut du temps. Or, malheureusement, le temps de la politique, le temps de l’élection n’est pas toujours celui de la bonne réforme, de la réforme utile, de la réforme intelligente.

Maire, oui je suis heureux quand on me dit que les statistiques de la délinquance baissent ! Tous les membres du Comité de suivi du Contrat Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance sont, comme moi, satisfaits de voir des statistiques baisser ! Et je salue à leur juste mesure, avec une profonde reconnaissance, le dévouement et les compétences des équipes de police qui interviennent sur notre territoire. Bien des fauteurs de troubles ont été arrêtés, et bien des faits élucidés, jusqu’à, malheureusement, très récemment !

Mais nul n’oublie que d’autres statistiques s’aggravent, notamment sur les faits avec violence, nul ne peut oublier non plus que l’insécurité existe, que l’intolérance même aux phénomènes d’incivilités tend à s’accentuer…

Or, face à cela, jamais la rapidité d’une enquête ou l’efficacité d’une équipe ne fournira une réponse complète.

C’est au cœur de la vie quotidienne des quartiers, au plus profond des conditions de vie dans chaque quartier qu’il faut travailler. Et c’est en ce sens que je crois fondamentalement utile la police de proximité !

Associant prévention, dissuasion et répression, cette organisation change structurellement la donne, et lutte de manière tout à fait adaptée contre les multiples formes de délinquance.

Bien sûr, je n’imagine pas que cette méthode va régler l’ensemble des problèmes de la société. Il faut aussi, parallèlement, et sûrement plus puissamment encore, s’attaquer aux causes de l’insécurité, si l’on veut des hommes libres dans une société sûre.

Car, comme il faut savoir l’affirmer, la police ne peut être la voiture-balai de la société. La lutte contre l’insécurité nécessite une coproduction entre tous les acteurs concernés. C’est pour cette raison que les Contrats locaux de sécurité sont utiles.

Et puisque la période y est propice, à la fois cette période de l’année qui veut que l’on forme des vœux, mais aussi cette année elle-même qui veut, échéances obligent, que l’on formule des adresses aux candidats à la magistrature suprême, je ferai le vœu que la police dispose, pour demain, des moyens nécessaires pour être au service de la sécurité de nos concitoyens, d’une manière efficace et le plus irréprochable possible.         

Si, en effet,  je n’ignore pas mon rôle, ni ce qu’avec mes services municipaux nous réalisons, je n’oublie pas que la sécurité est un devoir pour l’Etat, une responsabilité partagée, et surtout le gage de la tranquillité pour tous.

Voilà pourquoi, pour prendre en considération la situation spécifique du quartier de Beaulieu, en chantiers, j’ai décidé de mettre en place, sur ce secteur 4 adultes-relais : l’Etat m’a donné son accord, je compte sur le soutien de Logicil.

Ils conduiront une mission préventive par une veille dans les espaces publics, et aideront à la régulation des conflits qui ça et là peuvent surgir. Je compte beaucoup sur leur mission de prévention.

Plus que jamais, j’en suis convaincu : l’insécurité est une injustice sociale qui s’ajoute à celles traditionnellement rencontrées dans les quartiers populaires. Lutter contre l’insécurité est juste. C’est ma conviction d’homme de gauche.

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14 janvier 2007 7 14 /01 /janvier /2007 10:39

Je le dis souvent : les services publics doivent être suffisamment de proximité. Et pour qu’ils soient proches des gens, il faut qu’ils aient des moyens !

Voilà mon credo politique, au sens noble du terme : celui de la vie des citoyens dans la cité. Je crois à la juste proximité avec la population.

Voilà pourquoi, c’est vrai, j’ai dénoncé, je me suis parfois insurgé, contre des décisions qui, sous couvert d’organisation administrative, ont éloigné dans ma ville, et éloignent encore le service public de l’usager. Et je continuerai à les dénoncer !

J’ai très mal vécu en 2006 la suppression du Centre d’Information et d’Orientation, la réduction des permanences de l’administration fiscale, la suppression de celles de la CAF.

J’appréhende également les regroupements annoncés, sur Lille, de l’organisation des polices de Roubaix et de Tourcoing, ou encore la réorganisation annoncée des Centres des Impôts.

Je redoute les conséquences vraisemblablement dramatiques des nouvelles lourdes suppressions de postes annoncés dans nos collèges et lycées pour la rentrée : plus de 700 annonce-t-on dans l’Académie de Lille !

Les usagers, mes concitoyens y gagneront-ils ? Bien sûr que non !

Souvent les regroupements sont des voyages sans retour… sans retour sur le terrain !

Ce n’est pas « loin des yeux, loin du cœur », mais cela y ressemble parfois… Tenez, un exemple, de cœur justement, et de solidarité surtout : mes concitoyens qui ont un dossier de surendettement, qui doivent le monter, discuter avec leur gestionnaire, répondre aux interpellations de la Commission de surendettement – une commission lointaine maintenant ; est-ce plus facile, et moins coûteux en transports, d’aller à la Banque de France de Lille plutôt qu’à celle de Roubaix ?

Non ! Alors, la conséquence de cela, c’est que l’exclusion financière a progressé, car ce n’est jamais facile pour une famille de monter un tel dossier de surendettement. C’est devenu aujourd’hui plus difficile, parce que plus lointain.

Voilà pourquoi je crois à la nécessaire proximité du service public.

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12 janvier 2007 5 12 /01 /janvier /2007 10:33

J’ai reçu, hier soir en mairie, les représentants de ce que l’on appelle les "corps constitués". C’est-à-dire les représentants des administrations et des partenaires avec lesquels la Ville travaille toute l’année.

Une réception de vœux traditionnelle pour ces « complices » (au sens convivial du terme, pas au sens pénal !) qui oeuvrent en faveur de l’action publique, et dont une ville ne peut se passer : cela se nomme la coproduction,  la synergie, la mise en commun des compétences, des savoir-faire, des moyens humains et financiers.

Des exemples ? Prenons notre programme « réussite éducative », sur lequel nous fondons beaucoup d’espoir dans la lutte contre l’échec scolaire : il n’a pu être mis en route que grâce à une collaboration féconde avec l’Education nationale. Elle a notamment permis l’émergence de 11 clubs « Coups de pouce » destinés à des élèves ayant des difficultés avec la lecture.

Dans un autre domaine, très différent, mais aussi essentiel : l’aide à la création d’entreprises. La volonté conjointe de la Ville, de l’Etat, de la Caisse des Dépôts et des Consignations, des Chambres de Commerce et des Métiers et d’autres partenaires – je ne vais pas tous les citer – a permis cette année d’installer dans le quartier de Beaulieu, un Service d’Amorçage aux Projets, fort utile à tous ceux qui rêvent de se mettre à leur compte et de créer leur entreprise, et donc leur emploi.

Ce nouveau dispositif s’ajoute aux services fonctionnant déjà depuis plusieurs années, tels que le Comité local d’aide aux projets ou Versant Nord-Est Initiative qui sont aussi des actions partenariales.

Mais est-il de meilleur exemple de cette volonté de coproduire l’action publique locale, de ce souci de réunir toutes les compétences, tous les savoir-faire, toutes les bonnes volontés que la signature, le 14 novembre dernier, de la convention financière relative à la rénovation du quartier de Beaulieu ?

Le groupe CMH, l’ANRU, la Région Nord – Pas-de-Calais, le Département du Nord, Lille Métropole Communauté Urbaine, l’EPARECA accompagnent la Ville de Wattrelos dans son projet de rénovation de tout un quartier de 7 000 habitants, presqu’une ville à lui seul ! Même qu’après un bureau de poste, ça y nécessiterait peut-être une perception, et sûrement un commissariat de police !

Quoi qu’il en soit, par cette Convention, huit organismes et collectivités affichent partager le même objectif : la transformation et l’amélioration du quartier dans tous ses aspects.

Dans ce cadre, les services et équipements publics sont avec le logement, l’autre pilier de la rénovation.

Une bonne partie des 150 millions d’euros apportés par ses partenaires et la Ville va être consacrée à la création d’une bibliothèque, d’un pôle petite enfance, la reconstruction du foyer pour personnes âgées, d’un nouveau bureau de poste, plus tard, d’une maison des services et des associations.

On s’en rend bien compte : moderniser un quartier, lui redonner vie, c’est ajouter des services publics, pas en retirer ! D’ailleurs, ce sont la fermeture de l’école, du bureau de Poste, de la gare, des horaires de bus plus espacés qui annoncent le déclin d’une commune.

Voilà pourquoi, je le dis : je tiens à la présence et à la capacité d’agir des services publics dans une ville comme la nôtre. Nous en avons besoin car ils sont garants de la cohésion sociale et facteurs fondamentaux de l’égalité réelle des chances.

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2 janvier 2007 2 02 /01 /janvier /2007 10:32
L'année 2007 commence et je tiens à vous présenter mes meilleurs voeux,ainsi qu'à toutes celles et ceux qui vous sont proches. Bonheur, santé et prospérité : soyez heureux et... à bientôt !
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31 décembre 2006 7 31 /12 /décembre /2006 10:32

« Il y a une divinité horrible, tragique, exécrable, païenne. Cette divinité s’appelait Moloch chez les Hébreux et Teutatès chez les Celtes ; elle s’appelle à présent la peine de mort » (Victor Hugo).

La chute d’un dictateur est toujours une bonne nouvelle pour les hommes libres, de paix et de bonne volonté, et je n’ai aucun regret d’avoir vu disparaître le pouvoir de Saddam Hussein en Irak. L’exécution d’un homme de 70 ans ne saurait cependant être une bonne nouvelle pour notre civilisation, pour l’Humanité.

L’annonce de cette exécution, forcément médiatique, m’a choquée. Elle est une erreur politique, une faute humaine. Moi qui suis de la génération Mitterrand, moi qui pense que notre société française a fait un grand pas en avant le jour où, le 9 octobre 1981, le Garde des Sceaux Robert Badinter a fait voter par l’Assemblée nationale l’abolition de la peine de mort en France, je suis profondément meurtri quand j’entends parler de peine capitale.

Je me souviens de quelques phrases de l’intervention brillante – de l’aveu de tous – de Robert Badinter à l’Assemblée :

« La France est grande (…) par l’éclat des idées, des causes, de la générosité qui l’ont emporté aux moments privilégiés de son histoire.

 

La France est grande parce qu’elle a été la première en Europe à abolir la torture (…).

 

La France a été parmi les premiers pays du monde à abolir l’esclavage, ce crime qui déshonore encore l’humanité.

 

Il se trouve que la France aura été (…) l'un des derniers pays, presque le dernier - et je baisse la voix pour le dire - en Europe occidentale à abolir la peine de mort. (…)

 

La vraie signification politique de la peine de mort, c'est bien qu'elle procède de l'idée que l'Etat a le droit de disposer du citoyen jusqu'à lui retirer la vie. C'est par là que la peine de mort s'inscrit dans les systèmes totalitaires. »

C’est-à-dire ce même système totalitaire qu’on a prétendu mettre à bas en destituant le dictateur Saddam Hussein !
Je reprends le fil du discours de Robert Badinter :

« Dans la réalité judiciaire, qu'est-ce que la peine de mort? Ce sont douze hommes et femmes (…), dans une démocratie, qui ont le droit de dire : celui-là doit vivre, celui-là doit mourir ! (…)

 

Le choix qui s'offre à [nos] consciences est donc clair : ou notre société refuse une justice qui tue et accepte d'assumer (…) la vie de ceux qui font horreur, déments ou criminels ou les deux à la fois, et c'est le choix de l'abolition ; ou cette société croit, en dépit de l'expérience des siècles, faire disparaître le crime avec le criminel, et c'est l'élimination. Cette justice d'élimination, cette justice d'angoisse et de mort, décidée avec sa marge de hasard, nous la refusons (…) parce qu'elle est pour nous l'anti-justice, parce qu'elle est la passion et la peur triomphant de la raison et de l'humanité. »

Certes, on pourrait discourir durant des heures de la peine de mort ; chacun a son opinion à ce sujet et je respecte la diversité de ces opinions.

Pour ma part, je reste persuadé qu’une Justice qui n’a pas d’autre réponse que la peine de mort à apporter à toutes celles et ceux qu’elle défend et protège est une Justice inaccomplie.

Saddam Hussein a été exécuté. Pendant ce temps, un autre dictateur tristement célèbre et protégé par la CIA celui-là, Augusto Pinochet, mourait dans son lit…

Je ressens un malaise, un mal-être…

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12 novembre 2006 7 12 /11 /novembre /2006 09:26
Je suis particulièrement attaché aux cérémonies de commémoration marquant la fin des conflits de notre histoire contemporaine.
J’ai, en effet, un infini respect pour toutes celles et ceux qui se sont battus pour la paix et notre liberté d’aujourd’hui. Ce 11 novembre, j’ai donc déposé avec émotion des gerbes de fleurs, comme je le fais tous les ans, dans les deux cimetières de la ville, puis j’ai pris la parole pour rappeler l’ampleur du désastre provoqué entre 1914 et 1918 : 4 ans de combats, 9 millions de morts.
Cette première guerre mondiale reste fascinante d’horreur, consternante de folie et continue d’inspirer auteurs et réalisateurs, comme ce long-métrage sorti cette semaine sur les écrans de cinéma, « Les fragments d’Antonin », ou comme le film dont on a beaucoup parlé ces dernières semaines, « Indigènes ».
Il est important que la production audiovisuelle puisse évoquer régulièrement ce drame humain car, si des paroles doivent être prononcées, chacun s’accorde à reconnaître que la force de l’image, dans notre société moderne, est incomparable.
S’ils sont lointains, les témoignages des combattants de la première guerre mondiale restent poignants : les tranchées, où furent versés des sangs de toutes les origines, sont funestement gravées dans notre mémoire collective comme un terrible symbole. La vie sous terre, au milieu des morts et des rats, avec cet incessant bruit d’obus qui crève les tympans, dans le froid et dans le noir, sans eau…
Une lettre d’un soldat que je lisais il y a peu évoquait ainsi les « épouvantables odeurs de putréfaction des cadavres », « la puanteur des grenades de soufre et de phosphore », « le feu des batteries » et les « états de désespoir » des soldats…
C’est ce que ces hommes surtout, ces femmes parfois, ont enduré.
Aujourd’hui, comme hier et comme demain, le devoir de mémoire doit s’exercer : nous devons nous souvenir et associer à ce souvenir tous les combattants qui ont défendu la paix et la liberté dans les autres conflits dans lesquels la France s’est engagée.
A cet égard, deux préoccupations sont à évoquer, deux maux d’actualité dans ce monde toujours dangereux, en équilibre toujours instable : le terrorisme et la menace nucléaire.
Le terrorisme, sous toutes ses formes et manifestations, constitue assurément l’une des menaces les plus graves pour la paix et la sécurité. Il tue des innocents et fragilise les Etats ; face à lui, il importe d’être déterminé.
On ne justifie pas le terrorisme. On ne transige pas avec le terrorisme. On le combat.  Car aucun prétexte ne peut légitimer le recours à l’attentat terroriste. Les revendications nationales, politiques, religieuses, sociales, avancées par les terroristes pour justifier leurs crimes ne sont justifiables auprès d’aucun tribunal de l’Histoire. Car rien n’autorise jamais à prendre pour cibles des populations civiles, à attaquer lâchement des innocents.
Certes, vaincre le terrorisme prendra du temps, demande un effort constant de toute la communauté internationale. Contre les forces de haine déployées à travers le monde, liées par des réseaux occultes qui tirent parti des technologies modernes, abritées par des pays complices ou impuissants, alliées aux trafiquants de drogue et aux mafias, il nous faut serrer les rangs.
Les terroristes s’imaginent toujours que les démocraties sont lâches et velléitaires. Oui, nos démocraties sont lentes à la colère, elles préfèrent la paix à la guerre, elles débattent avant d’agir. Mais l’histoire démontre que lorsqu’elles sont attaquées dans ce qu’elles ont de plus précieux, leur liberté et leur sécurité, elles savent être combatives et efficaces, car un peuple souverain se bat toujours mieux qu’un peuple soumis.
Quant à la menace nucléaire, on a longtemps pensé que la dissuasion suffisait à protéger nos contrées. Ce fut le cas durant 50 ans : elle nous a préservé – parfois de peu ! – des ravages d’une troisième guerre mondiale. Mais plus personne aujourd’hui ne peut penser qu’il s’agisse d’une protection suffisante : les récents essais nord-coréens ont mis en lumière cette évidence.
Chacun y pense : la dissémination nucléaire peut induire des comportements criminels qui, alliés au terrorisme, peuvent déséquilibrer le monde.
Et ce n’est pas négligeable ! Car quoique peu probable, le risque d'attentat nucléaire ne peut être écarté.
Bien sûr, il est difficilement envisageable qu'un réseau terroriste puisse se doter d'armes nucléaires sans le soutien d'un pays déjà doté. Mais la vigilance et la prudence restent de mise, plus que jamais. N’oublions jamais qu’il ne manque pas de forces cachées, ou d’intérêts en embuscade pour mettre à mal l’équilibre du monde, et tirer des situations de crise, de substantiels profits financiers.
Le risque géopolitique de la course à l’armement nucléaire a apparemment fortement chuté depuis 25 ans. L'Afrique du Sud, l'Argentine et le Brésil ont stoppé leurs programmes. Les trois républiques de l'ex-URSS, l'Ukraine, la Biélorussie et le Kazakhstan, ont restitué leur arsenal à la Russie, et certains pays comme la Libye ou l'Irak ont abandonné la partie sous la pression internationale. En revanche, les experts estiment crédible le détournement terroriste de matériaux radioactifs. Il ne s'agirait pas alors de bombes mais, on parle en ce cas d'armes « sales ».
Hélas, je crains que le combat pour la paix soit, hélas, toujours un combat d’avenir. Et à notre échelle, nous autres Français sommes engagés dans ce combat : nos soldats se trouvent en Afghanistan, au Kosovo et ailleurs dans les Balkans, en Côte d’Ivoire et ailleurs en Afrique, au Liban… Ils méritent notre hommage et leur dire combien leur mission est importante, décisive. Combien ils sont utiles, combien ils portent l’image de notre pays, son drapeau et ses valeurs. Car si la paix est difficile à construire, bâtir un monde plus juste, plus solidaire, plus humain est une nécessité.
C’est pour ce monde–là que les soldats de la guerre 14-18 se sont battus ; c’est pour ce monde-là que nous nous battons aujourd’hui, à notre manière, afin que les discours intolérants, les tentations de repli sur soi et de désignation de boucs-émissaires cristallisant tous les maux de notre société ne trouvent plus d’écho, particulièrement lors des consultations électorales.
En Europe, cela existe ; pour l’Europe, c’est un défi ! Près de chez nous, en Flandre, cela existe, chez nous aussi. Et cela mine, cela gangrène… les quartiers, les villes, les campagnes aussi, nos démocraties surtout ! Et la démocratie, c’est chacun de nous, c’est nous tous ! La menace concerne tout le monde !
Car enfin, qui peut oublier que lutter contre la xénophobie, le racisme, c’est se souvenir que le rejet de l’étranger, parce que sa couleur de peau, sa culture, sa religion ou tout simplement sa nationalité étaient différentes, a fait des millions de morts au XXème siècle, et qu’il continue à tuer aujourd’hui ?
Comme le disait Albert EINSTEIN, je crains que « les amères leçons du passé doivent être réapprises sans cesse ».
Alors oui, commémorons, déposons des gerbes, témoignons, débattons, rappelons, rappelons les horreurs de la guerre, rappelons les longues listes de morts, ces jeunes trop vite disparus, fauchés trop tôt dans leur vie, rappelons les désastres et les traumatismes, rappelons les « gueules cassées » et rappelons les peurs, les souffrances des combattants car cette histoire est épouvantable, mais elle est vraie, terriblement vraie !
Il ne faut pas la cacher ; elle doit porter témoignage aux générations futures, à nos enfants.
Du plus profond de moi-même, je voudrais croire que l’épouvante de la guerre, de toutes les guerres, puisse nourrir à jamais l’amour de la paix. Je n’ai pas d’espérance plus grande, plus forte. Comme je n’ai pas de conviction plus grande, plus forte que celle qu’exprimait un auteur qui s’appelle Le Bailly et qui écrivait : « Le plus grand de tous les bienfaits, c’est la paix ».
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