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  • : Blog de dominique Baert
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2 juin 2008 1 02 /06 /juin /2008 19:51

Ce lundi après-midi, après plusieurs reports, le Projet de Loi de Modernisation de l'Economie est présenté à l'Assemblée nationale à la séance de l'après-midi. Sa discussion se prolongera sur les jours et, vraisemblablement, les semaines qui viennent.

 

Etre de l'opposition n'empêche pas de prendre acte que dans ce texte, un certain nombre de dispositions techniques sont utiles ; à tout le moins, elles peuvent l'être au fonctionnement de l'économie. Je pense en particulier à ce qui concerne la création et le développement des PME, notamment la réduction des délais de paiement, les Fonds d'Investissement de Proximité ou la reprise et transmission d'entreprises. D'autres sont en revanche critiquables, telles que la construction du statut de l'auto-entrepreneur, les manipulations des effets de seuil ou la libéralisation effrénée de la grande distribution dont on a un peu l'impression qu'elle est fabriquée spécifiquement pour certaines enseignes, je n'ose dire amies, mais se vantant d'avoir joué un rôle décisif dans l'élaboration de ce texte.

 

Bien d'autres orateurs auront à, la tribune de l'Assemblée, pointé les risques que porte ce Projet de Loi qui, sous couvert de Modernisation énoncée de l'économie, va en réalité profondément bousculer des équilibres délicats et déstructurer certains circuits de fonctionnement de notre économie.

 

Ce Projet de Loi est à mes yeux insuffisant, dangereux et risqué :

 

-         ce texte est insuffisant pour aider à la création d'entreprises et à la mobilisation des entrepreneurs individuels. Certes, il crée le statut de l'auto-entrepreneur, mais il fait trop l'impasse sur la micro-entreprise et sur la microfinance.

 

Qui peut nier que l'attractivité du régime de la micro-entreprise puisse être encore améliorée en relevant ses seuils (qui n'ont pas été revus depuis 1990), en baissant les taux de cotisations et en augmentant les abattements forfaitaires ? Plutôt que d'améliorer ce qui existe, le Gouvernement a fait le choix de créer encore un nouveau statut ! Est-ce cela la simplification administrative ?

 

Quant à la microfinance, et au micro-crédit, si fondamental pour la création par les demandeurs d'emploi de leur propre emploi, les modifications techniques, fussent-elles utiles de l'article 20 (à savoir l'élargissement des prêts aux fondations et l'accès des organismes prêteurs aux fichiers de la Banque de France), ne doivent pas faire illusion ! L'ancien Président de la République avait réuni les banques pour développer le micro-crédit, avait créé l'Observatoire de la Microfinance, et mis en place le Fonds de Cohésion Sociale. C'était peu, mais ça avait au moins le mérite d'exister ! Depuis un an, tout cela est en panne, pas un mot du nouveau Président, pas l'ombre d'une moindre ambition ! Là encore, pourquoi dans ce texte ne pas mobiliser les réseaux bancaires, faire du micro-crédit social et professionnel une grande cause nationale ? C'est d'un véritable service public de crédit social dont notre pays et sa population modeste ont besoin. De cela, vous ne dites rien !

 

Insuffisance donc de ce texte !

 

-          ce Projet de Loi est aussi dangereux, notamment quand il banalise le livret A, avec un niveau de garantie à mon sens très insuffisant. Jean-Pierre Balligand a fort bien décrit bon nombre des dangers potentiels. Avec cette banalisation, c'est tout un édifice financier dont on sape les fondations ; on met à mal tout un circuit de financement, qui a fait les preuves de son efficacité, son ancienneté en atteste !

 

Les détenteurs de livrets les plus consistants seront démarchés, inexorablement tentés par les sirènes alléchantes d'établissements qui rêvaient, depuis des années, de mettre la main sur leur capacité de placement, et il ne faudra pas longtemps avant que leur soient proposés d'autres produits d'épargne a priori plus rémunérateurs. Et le danger, c'est de créer une "fuite" dans le circuit de financement du logement social, qui a pourtant tant besoin de stabilité et de ressources !

 

-         et c'est là, aussi que ce texte devient porteur de risques, des risques de puissants déséquilibres pour les établissements jusqu'alors distributeurs exclusifs de livrets à épargne réglementée. Ce sera vrai pour le Crédit Mutuel. Cela le sera bien davantage encore pour le réseau des Caisses d'Epargne, dont on aurait tort de croire qu'il est un colosse alors qu'il conserve des pieds sinon d'argile, au moins une assise encore fragilisable, sinon fragile. L'annonce récente de 4400 suppressions d'emploi risque de n'être qu'un début des révisions stratégiques de ce réseau.

 

Mais le risque majeur est pour la Banque Postale. Qui peut ne pas voir qu'elle va perdre sa clientèle la plus rémunératrice, et conserver, elle, elle largement, sinon elle seule, une mission d'accessibilité bancaire coûteuse, très coûteuse, bien davantage, je le crains, que les compensations financières que ce texte et les discours du Gouvernement ne le prévoient ?

 

Le Gouvernement lui demande de prendre son envol, mais en lui rognant les ailes ! Je crains que s'il n'y a pas une prise de conscience rapide, la Banque Postale risque bien davantage de rester dans la cour de la ferme, plutôt que de s'envoler vers la cour des grands au service de l'activité bancaire et du financement des besoins sociaux et économiques du pays ! A elle les charges, à d'autres les profits !

 

 

Est-ce cela la modernisation de l'économie que le Gouvernement veut dessiner ? A dire vrai, le texte n'est rien d'autre qu'une nouvelle tentative de garder nationalisés les coûts et de privatiser les bénéfices !

 

Voilà pourquoi ce Projet de Loi doit être corrigé. Moderniser l'économie, cela ne signifie pas déstructurer ce qui fonctionne bien pour ouvrir les portes de l'aventure de la rentabilisation ! Car alors, il ne faut pas s'étonner que ceux qui ont beaucoup auront encore davantage, et que ceux qui ont peu seront encore davantage marginalisés. C'est ce qui risque de se faire, et ce n'est pas acceptable !

 

C'est ce que j'ai dit, cette nuit (à 0h50 !), à la tribune de l'Assemblée, lors de la discussion générale de ce Projet de Loi.

 

 

 

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28 mai 2008 3 28 /05 /mai /2008 18:00

Au sein de la Commission des Finances de l'Assemblée nationale, je suis Rapporteur spécial et, à chaque fin d'année, dans l'élaboration du Projet de Loi de Finances, j'ai donc un rapport à élaborer sur le programme qui m'a été imparti, à savoir : "Les engagements financiers de l'Etat".

 

Ce printemps, et jusqu'à la rentrée de septembre, j'ai été nommé membre d'une mission parlementaire de la Commission sur "Les fonds propres des PME", dont le rapporteur général est Nicolas Forissier (UMP). Cette commission est composée de quatre députés, de chaque sensibilité (UMP, Nouveau Centre, Verts, PS), et j'y représente le groupe socialiste. Nous avons mené plusieurs dizaines d'auditions, et rendrons notre rapport dans quelques mois.

 

Et voilà que, sur proposition de Didier Migaud, Président de la Commission des Finances, j'ai été désigné par la Commission co-président d'une nouvelle mission, la "mission d'information sur les normes IFRS". Nous sommes deux députés, l'un UMP, l'autre PS, avec l'objectif d'apprécier nos standards de comptabilité, les réglementations nationales et internationales de comptabilité des entreprises, de toute nature. Les conséquences sur les comptes des entreprises (les normes internationales IFRS seraient-elles – notamment pour les PME – mieux adaptées que le PCG, Plan Comptable Général, utilisé en France ?), mais aussi sur la sécurité financière et prudentielle du secteur bancaire, ainsi que les incidences en ressources fiscales de toutes ces normes comptables, sont lourdes. Ce n'est pas "grand public", et c'est vrai que le politique n'est pas au premier rang de l'action sur ces questions, mais terriblement important, à terme. J'ai été choisi pour conduire ces réflexions, je le ferai.

 

Voilà pourquoi ce matin je commence un nouveau programme d'auditions de professionnels, par Jean-François LEPETIT, Président du Conseil National de la Comptabilité, et ses collaborateurs, pour préparer la création de l'Autorité Nationale de Comptabilité, instance de régulation.

 

C'est donc une nouvelle, la deuxième, mission parlementaire qui m'est confiée. Rapport à rendre pour le 15 septembre !

 

 

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23 mai 2008 5 23 /05 /mai /2008 18:48

En fin d'après-midi, je participe à un colloque au Sénat sur "La santé financière des collectivités françaises par rapport à leurs homologues européennes", organisé par l'agence de notation FitchRatings. J'y interviens comme Vice-Président aux Finances de la Communauté urbaine de Lille, et devant ce parterre de banquiers français et étrangers, de représentants de collectivités locales de toute nature, je dois plancher sur "l'intercommunalité, une spécificité française", en évoquant bien évidemment l'expérience de la Communauté urbaine.

 

Après avoir établi la "fiche signalétique" de la Communauté urbaine de Lille, je rappelle que la "communauté urbaine" est, en France, une intercommunalité obligatoire, car créée d'autorité (à l'origine) par la loi (en 1966). S'agissant de leur situation financière, à l'image de LMCU, les communautés urbaines :

 

-         sont saines financièrement. A Lille, l'épargne brute est de 250 M€ pour des recettes de fonctionnement de 1116 M€ en 2007 ;

 

-         agissent beaucoup. Ce sont des "machines à investir". A Lille, les dépenses d'équipement sont de 384 M€ en 2007 !

 

-         s'interrogent sur leur avenir financier. En effet, leurs conditions d'équilibre financier se sont profondément modifiées depuis trois ou quatre ans, à l'image de LMCU confrontée à un "effet-ciseau", avec des recettes de fonctionnement en quasi stagnation (+ 1 %), et des dépenses de fonctionnement en croissance plus dynamique (de + 3 à 4 %) : d'où une diminution de l'autofinancement, avec la nécessité de lever des emprunts, alors même que le stock de dette est lourd (1600 M€).

 

Pourquoi cette évolution ? Parce que les réformes législatives des finances locales et de la décentralisation, et les politiques financières de l'Etat ont non seulement défavorisé l'intercommunalité, mais l'ont en réalité littéralement spolié :

 

-         sur sa première ressource, la "taxe professionnelle unique" (1 /3 des recettes de LMCU) dont l'assiette a été amputée, tandis que les possibilités d'augmentation du taux ont été quasiment rendues impossibles ;

 

-         sur la seconde ressource, les dotations de l'Etat (là encore, près d'1/3 des recettes de LMCU) à cause : d'une dotation principale (la DGF) qui est indexée systématiquement très en deçà de l'enveloppe nationale et de l'inflation (en fait, elle évolue comme la dotation forfaitaire des communes, donc de + 0,6 à + 1 % à peine par an !) ; des réductions – sévères – des dotations de compensation.

 

La réalité de l'intercommunalité / communauté urbaine aujourd'hui en France, c'est que près des 2/3 de ses ressources n'ont qu'une dynamique limitée.

 

Ce qui ne l'empêche pas d'innover. Ainsi, le débat s'est ensuite engagé sur l'Euro-métropole  Lille – Kortrijk – Tournai, 1er GECT (Groupement Européen de Coopération Transfrontalière) créé le 28 janvier 2008, qui, sur un territoire de 145 communes, regroupe 2 millions d'habitants, pour structurer une euro-métropole franco-belge " polycentrique, triculturelle, et binationale".

 

 

 

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21 mai 2008 3 21 /05 /mai /2008 13:53

Cet après-midi, à l'Assemblée nationale, je pose la question suivante à Madame la Ministre de la Santé au sujet de la préoccupante situation financière des hôpitaux publics, notamment celui de Roubaix :



" Monsieur le Président,

Mes chers collègues,

 

Madame la Ministre de la Santé, les hôpitaux publics vont mal, très mal même. Le Gouvernement les a délibérément négligés, a organisé leur mise en déficit (notamment en baissant brutalement les tarifs de 3 %), et avec la réforme annoncée de la carte hospitalière, veut  les contraindre à réduire leurs services ou à disparaître !

 

Le Gouvernement avait pourtant les moyens de les aider !

 

Dès l'été 2007, dans les désormais trop fameux 15 Mds € de « cadeaux fiscaux », vous avez décidé de réduire le "bouclier fiscal" de 60 à 50 %, ce qui est un "cadeau" d'1 Md € de l'Etat pour rembourser – et oui "rembourser" ! – l'impôt des plus riches des riches ! Ce qui, soit dit en passant, ne les a pas fait revenir en France!

 

0r, 1 Md €, cela représente, mes chers collègues, la totalité des déficits cumulés, l'écart entre les dépenses et les recettes de tous les hôpitaux publics de France ! Si vous aviez fait, Madame la Ministre, le choix politique de donner 1 Md € aux hôpitaux publics, tous seraient en équilibre et nous n'aurions pas aujourd'hui dans toutes nos régions tant d'hôpitaux à qui maintenant le Gouvernement demande de couper dans les dépenses, de licencier du personnel, ou même de disparaître !

 

Dans le Nord – Pas-de-Calais, par exemple, ce sont 17 millions d'euros de déficit à l'hôpital de Lens, ce sont près de 300 suppressions d'emplois que vous demandez à celui de Lille ! Dans ma circonscription, à Roubaix, le déficit de l'hôpital Provo est de 6,3 Millions € et 200 emplois sont menacés ! La situation est grave. Les élus et les personnels sont terriblement inquiets, comme l'est une population déjà durement touchée par vos franchises médicales, et qui ne sait pas si elle aura encore longtemps accès à tous les services de son hôpital public !

 

Madame la Ministre, l'accès aux soins pour tous est vital ! Aussi ai-je trois questions à vous poser :

 

-         êtes-vous prête à demander l'annulation du bouclier fiscal à 50 % pour pouvoir avoir les moyens de remettre à flot les hôpitaux publics de ce pays ? Ce ne serait que justice car vous reprendriez de l'argent aux plus riches pour permettre l'accès aux soins de tous les Français !

 

-         avez-vous conscience que la politique du gouvernement est en train d'étrangler progressivement la quasi-totalité des hôpitaux publics du pays ?

 

-         allez-vous dégager les moyens nécessaires pour redresser les finances des hôpitaux et éviter la disparition d'hôpitaux publics, de services, et donc éviter que ne se dégrade l'offre de soins dans nos régions ? "

 

 

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20 mai 2008 2 20 /05 /mai /2008 15:33
Voici les réponses obtenues à deux questions écrites qu'en ma qualité de parlementaire j'ai posées :

- à Madame la Ministre de la Culture et de la Communication sur l'avenir des décrochages régionaux de la chaîne de télévision publique France 3. Ainsi, s'agissant du Nord-Pas-de-Calais, il semble que la direction nationale de la chaîne s'interroge sur le maintien d'une émission quotidienne interactive Voix publique (qui permet pourtant de donner la parole aux téléspectateurs sur des faits d'actualité et d'inviter chaque année en plateau plusieurs centaines de personnalités de la région), et pourrait également remettre en cause la diffusion des locales Lille Métropole et Côte d'Opale à
18 h 50. Lire la suite (J.O. du 1er janvier 2008). Réponse parue au J.O. le 20 mai 2008

- à Madame la Ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports sur la contribution du conseil départemental de l'ordre des médecins du Nord pour obtenir, depuis 2002, une importante participation volontaire de la part des médecins généralistes du département à la permanence des soins. Après les grèves de 2001, le conseil départemental de l'ordre s'est attaché à la remise en route de la permanence des soins, en menant des concertations avec les médecins coordinateurs des 129 secteurs de garde du Nord, le SAMU, l'URCAM et la DDASS. Lire la suite (J.O. du 27 novembre 2007). Réponse parue au J.O. le 20 mai 2008


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14 mai 2008 3 14 /05 /mai /2008 16:45

Ce matin à la Commission des Finances de l'Assemblée avec le Président Didier Migaud, nous auditionnons Yves-Laurent SAPOVAL, Délégué interministériel à la Ville et au Développement social urbain, responsable des programmes Rénovation urbaine et Equité sociale et territoriale. A la Commission, nous sommes exigeants sur les objectifs des politiques publiques et sur leur évaluation budgétaire.

 

Bien évidemment, l'élu de l'agglomération roubaisienne que je suis ne peut pas ne pas interpeller le Délégué sur des questions qui posent problème dans ce qu'est la politique de la Ville sur le terrain. Trois types de sujets, de ce que je ressens comme maire mais aussi de ce que j'entends de mes collègues élus, doivent être mis en avant, et je le fais vertement :

 

-         sur les techniques de la politique de la Ville. D'abord sur les procédures, car avec la création de l'Acsé (Agence nationale de la cohésion sociale), le sentiment dans les quartiers, et pour les élus, est qu'elles sont devenues complexes et centralisées ; d'autre part, sur les financements qui sont notifiés tardivement (c'est vrai de la notification des enveloppes, mais aussi des décisions spécifiques de subventions proprement dites) ce qui pose des problèmes aux collectivités, et surtout aux associations pour les avances de fonds ;

 

-         sur les moyens humains, à la disposition de la politique de la Ville. L'ambition affichée est-elle compatible avec le fait que dans le même temps l'Etat réduise drastiquement les contrats aidés, et surtout soit restrictif sur les postes "d'adultes-relais" ?

 

-         sur les périmétres d'intervention des politiques de la Ville. Le Gouvernement a-t-il l'intention de revoir les "zones urbaines sensibles" (M. SAPOVAL nous confirme que c'est prévu pour 2009, que la méthode est en cours d'élaboration, mais que celle-ci se fera sur  la base des données de l'INSEE du dernier recensement) ? Que doit-on penser du silence absolu du gouvernement Fillon sur les zones franches urbaines ; envisage-t-il des révisions (M. SAPOVAL confirme la stabilité du dispositif et des périmètres. Le Gouvernement ne souhaite pas de modifications, sauf adaptations juridiquement imposées) ?


 

En conclusion, j'ai également interpellé le Délégué interministériel à la Ville sur deux autres sujets sur lequel je pense utile de le sensibiliser particulièrement. D'une part, l'existence des Préfets délégués à l'égalité des chances, que je considère avoir été une innovation administrative utile, et sur lesquels le Gouvernement ne s'est pas exprimé : M. SAPOVAL confirme leur présence, même s'il n'est pas prévu d'en accroître le nombre.

 

D'autre part, je signale la difficulté, s'agissant de l'insertion par l’économique pour les projets ANRU, la règle de n'autoriser des recrutements que sur le seul quartier ANRU est trop restrictive (et risque de ne pas être suffisamment efficace pour la création effective d'emplois), et qu'il faudrait – selon peut-être les situations locales – autoriser un périmètre qui soit celui des quartiers CUCS.

 

 

 

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14 mai 2008 3 14 /05 /mai /2008 16:22

Comme on le sait, le Gouvernement a engagé ce qui s'appelle la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques), laquelle consiste à passer au crible un certain nombre de dépenses de l'Etat pour y réaliser des économies substantielles. Cette RGPP est conduite par des décisions arrêtées en Conseils de Modernisation des politiques publiques présidés par le Président de la République.

 

Comme le dit le Rapporteur Général du Budget : « Même les politiques considérées comme intouchables doivent être remises à plat… »

 

Alors méfiance, car le prochain Conseil de modernisation des politiques publiques devrait se tenir fin mai, et serait consacré au "social".

 

Il se murmure que, s'agissant des politiques de solidarité, pourraient notamment être envisagées : la décentralisation de l'allocation adultes handicapés (AAH), jusqu'à maintenant financée par l'Etat (cela voudra-t-il dire que ce sont les Départements qui devront la payer ? et avec quelles ressources ?) ; la suppression de la "prime de Noël" pour les chômeurs ; la fin de l'exonération de la taxe d'habitation pour les bénéficiaires du RMI ; la prise en compte du patrimoine dans l'accès à l'APA (allocation personnalisée d'autonomie)…

 

Si cela devait se confirmer, ce serait scandaleux ! Car, une fois encore, pour avoir dépensé l'été dernier 15 Mds € de "paquet fiscal", et avoir creusé les déficits, le Gouvernement veut maintenant serrer la vis, et pour cela, il s'attaque aux prestations et aux ressources des plus modestes !

 

Solidarité, vous avez dit solidarité ?

 

 

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13 mai 2008 2 13 /05 /mai /2008 16:24

C'est le thème du débat que nous avons cet après-midi à la Commission des finances avec quatre économistes de talent, que je connais bien, Ch. De Boissieu (Conseil d'Analyse Economique), J.M. Lorenzi (Cercle des Economistes), X. Timbeau (Ofce) et M. Touati (Société Générale).

 

Certes, il y a des différences d'approche entre eux. Mais globalement, un consensus s'observe pour dire que la crise financière, venue des Etats-Unis, n'est en effet pas finie.

 

Trois raisons pour cela : la crise du logement n'est pas terminée outre-Atlantique ; il y a crise de confiance entre les banques depuis août 2007, et cela se prolonge (l'injection de liquidités par les banques centrales a calmé le jeu, mais le doute subsiste par manque de transparence sur les positions de chaque établissement) ; tout n'est pas encore inscrit dans les comptes des banques et des assureurs, et dans les bilans qui vont sortir vont devoir être inscrites des dépréciations d'actifs. Tous sont d'accord pour reconnaître que les 1 000 Mds $ de pertes des banques cités par le FMI ne sont en effet pas impossibles.

 

Cette crise aura des conséquences sur nous par trois canaux :

 

-         la croissance économique : là, les avis peuvent diverger sur la croissance américaine, et sur sa récession et sa durée. Tous sont d'accord pour reconnaître que le pôle de dynamique mondial restera les pays émergents avec la Chine, l'Inde et la Russie (avec des taux respectifs de 9/10 %, 7 % et de l'ordre de 7 % aussi), mais que la croissance européenne sera touchée ;

 

-         le canal bancaire : des banques, mais aussi des assureurs sont touchés. Des établissements pourraient devenir plus sélectifs, et les PME connaîtront des problèmes de financement bancaire ;

 

-         le taux de change : chacun imagine le dollar rester faible, et à des degrés divers stigmatise la BCE (Banque Centrale Européenne) qui ne baisse pas ses taux (reconduisant l'erreur de 1929), alors que la Fed américaine l'a fait, en sa qualité de prêteur de dernier ressort.

 

Au final, le plus pessimiste (le plus réaliste ?) est sans conteste Marc Touati qui estime que « la crise n'est pas finie », que « le tunnel ne fait que commencer », annonçant « de mauvaises nouvelles dans les banques européennes », rappelant que « les banques françaises ont fait 11 Mds € de pertes sur les subprimes », et qu'en 2009, « la croissance de la zone euro sera inférieure à 2 % » !!!

 

Pour ma part, j'ai tenu à poser trois questions à notre parterre d'économistes :

 

1)      Comment faire quand, pour la BCE, elle est confrontée à une dualité d'objectif de politique monétaire (d'une part la lutte contre l'inflation, d'autre part le niveau du taux de change), en n'ayant qu'un seul instrument (le maniement des taux d'intérêt directeurs) ?

 

Dans la réponse, M. Touati a rappelé qu'en vertu des textes européens, la BCE n'a pas pour seul objectif l'inflation (dont rien ne dit qu'elle doive être à 2 %, surtout quand il s'agit d'une inflation énergétique ou d'une bulle alimentaire !), que celui de croissance économique est bien prévu, et que « la BCE est un problème, car elle fait passer le dogmatisme avant le pragmatisme ».

 

2)      Quelle évolution pour la "courbe des taux", car aujourd'hui – et c'est révélateur des temps de crise - elle est extraordinairement plate ?

M. Touati a confirmé en effet que si les banques centrales, avec leurs liquidités, ont réglé les problèmes de financement à très court terme, le marché interbancaire ne fonctionne pas bien (trois mois), et il y a des primes de risque importantes. Le problème, ce sont les taux courts de la BCE.

 

 

3)      N'y a-t-il pas lieu de redouter des difficultés de financement de l'investissement ? Cette question est primordiale pour la croissance économique française, car face aux difficultés de la consommation et du pouvoir d'achat des ménages, si l'investissement des entreprises ne redémarre pas, le moteur de notre croissance risque fortement de patiner dans les mois qui viennent !

 

 

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13 mai 2008 2 13 /05 /mai /2008 14:51

Cet après-midi à l'Assemblée nationale, la Gauche a été majoritaire pour rejeter le projet gouvernemental relatif aux organismes génétiquement modifiés. Ce vote s'inscrit  dans notre dénonciation de ce texte, entamée il y a quelques mois déjà dans le cadre des travaux parlementaires.

 

Nous avions donné un premier coup d'alerte au Gouvernement, avec l'adoption en première lecture de l'amendement n°252, devenu aussitôt célèbre, et garantissant le droit de produire et de consommer sans OGM. 

 

Ce vote de procédure (sur une question préalable !) par lequel la Gauche a été majoritaire coupe court ainsi aux petites manœuvres de la Droite qui a cherché, par des réunions à l'Elysée notamment, et malgré la richesse et la pertinence des débats parlementaires en première lecture, à défaire – ou à contourner ! – l'amendement n°252 et à forcer au silence ses parlementaires hostiles à ce texte. On se souvient qu'une ministre en avait même été privée d'hémicycle lors du vote solennel en fin de première lecture (et de voyage officiel au Japon !) pour avoir laissé adopter cet amendement! 

 

Au-delà du fond, ce qui s'est passé cet après-midi atteste deux choses : que la Gauche est mobilisée, qu'elle se bat à l'Assemblée et qu'elle sait travailler pour défendre ce à quoi elle croit ; que la majorité de droite est en difficulté car elle est traversée de critiques, soit sur la politique menée par le Gouvernement, soit sur les méthodes de travail, mais une chose est sûre : une semaine après le rappel à l'ordre de l'Assemblée, les députés de Droite n'étaient pas là, qu'ils n'en aient pas eu l'envie ou la volonté. Et cela donne à ce premier anniversaire de la présidence Sarkozy un sérieux coup de semonce !

 

Plus grave, le Gouvernement n'a pas entendu l'avertissement : il vient de décider de passer en force en provoquant ce qu'on appelle une « commission mixte paritaire »,  réunion restreinte réunissant quelques députés et quelques sénateurs, à majorité de droite, pour trouver dans l'urgence une réécriture consensuelle – à droite ! – devant permettre de surmonter la mobilisation des parlementaires de gauche, pour contraindre la majorité à taire ses divisions et pour faire plaisir au président Sarkozy !

 

Peu importent les dégâts, avançons ! C'est la ligne sarkozienne ! Cela fera grincer encore plus les dents à droite. Mais, à gauche, pour nous, c'est clair, c'est un déni de démocratie ! Avec cynisme, la Droite va essayer de faire passer à la hussarde ce qu'une majorité de députés a rejeté ! Sous la présidence Sarkozy, on fait décidément bien peu de cas de l'Assemblée nationale...

 

 

 

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12 mai 2008 1 12 /05 /mai /2008 13:37

Les Douanes viennent de publier les chiffres du solde commercial de mars 2008 : le déficit est une fois et demie plus élevé qu'en février et atteint - 4,75 milliards €. Pour les 12 derniers mois, la France atteint un déficit qui s'affiche comme un sombre record : - 43 milliards d'euros ! Du jamais vu…

 

Et ce n'est pas dû à l'euro ! Certes, les ventes françaises se replient aux Etats-Unis et en Asie, mais aussi en Afrique ; surtout, elles fléchissent au sein de l'Europe (où l'effet du taux de change ne peut être mis en cause !). Triste contraste quand, dans le même temps, l'Allemagne affiche un excédent commercial de 200 milliards € !

 

On parle souvent, en France, du déficit de l'Etat (très lourd), de la dette de l'Etat (en dérapage), des déficits sociaux (colossaux), de l'inflation (à son plus haut niveau depuis 25 ans !), du chômage (important), du pouvoir d'achat des ménages (en berne), des inégalités (creusées)… quand on fait le bilan de cette première année de présidence Sarkozy. N'omettons pas les résultats du commerce extérieur, car moins d'exportations, ce sont moins de marchés et de productions pour les entreprises et moins d'emplois…

 

Lors de ses vœux, le 31 décembre 2007, Nicolas Sarkozy disait : « Il ne s'agit pas de faire de beaux discours, mais d'agir pour obtenir des résultats ».

 

Le résultat est là ; il est cuisant. L'économie française ne va pas mieux qu'au printemps 2007, et son insuffisante compétitivité est criante. Sauf qu'à l'heure où l'urgence commanderait de dégager des moyens pour l'économie de la connaissance, la recherche, l'investissement, le financement des PME, le choix politique majeur – une dramatique erreur économique ! – du nouveau président a été, avec sa loi TEPA de l'été 2007, de distribuer 15 Mds € de cadeaux fiscaux aux plus riches. N. Sarkozy, en fait, ne conduit pas de politique économique ; il fait de la politique sur le dos de l'économie ! Sauf que c'est un jeu où, au final, c'est la France qui perd…

 

 

 

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