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  • : Blog de dominique Baert
  • : Dominique Baert est maire de Wattrelos (Nord)
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13 janvier 2010 3 13 /01 /janvier /2010 08:25

Industrie.jpgHier soir, mardi, le Bureau national du parti socialiste a débattu d'une urgence pour la France : celle de voir notre pays se doter d'une nouvelle ambition pour son industrie, ambition que la crise et l'échec du Gouvernement rendent urgente!

 

Les derniers chiffres de la production industrielle en France (+ 1,1 % en novembre) ne font pas illusion. Durant l'année 2009, son niveau est resté dangereusement inférieur à celui de l’année précédente (- 7,4%). Ce soubresaut s’explique pour l'essentiel par la hausse de la production automobile (+ 8,5%) liée aux primes à la casse, qui arrivent à leur terme dans un parc ancien qui ne peut se renouveler à l'infini. Le risque d'une rechute dans les mois à venir est réel.

 

Dans ce contexte, la communication triomphaliste du ministre de l'industrie est donc indécente et traduit l'aveuglement du Gouvernement face à la désindustrialisation.

 

Depuis 2002, la France a perdu un demi million d'emplois industriels. Nos parts de marché reculent, notamment face à l'Allemagne. La balance commerciale se dégrade, faute d'investissement dans l'innovation et d'un tissu industriel armé dans la compétition mondiale. A cet égard, le rapport intermédiaire adressé au Gouvernement dans le cadre des Etats généraux de l'industrie confirme les analyses et les mises en garde du parti socialiste.

 

Dans de nombreux secteurs, l'influence de la France se réduit. Les revers récents sont autant de signaux d'alerte : TGV de Siemens préféré à celui d’Alstom en Chine, nucléaire coréen plutôt que EPR français à Abu Dhabi, avion Rafale exclu d’un appel d’offres en Inde...

 

Dans un contexte d'hyper-concurrence internationale, nos champions mondiaux sont également fragilisés par l'absence de stratégie industrielle de l'Union européenne. Le secteur aéronautique, l'un de nos fleurons, est durement touché : à cet égard, les alertes lancées récemment par le président exécutif d'EADS doivent être entendues par les pouvoirs publics.

 

Dans l'hexagone, notre tissu de PME et de PMI industrielles est sinistré par la crise et par l'absence de soutien du Gouvernement. Pour avoir préféré le soutien sans contreparties aux grands groupes au détriment de la protection des sous-traitants et de la production en France (comme le montre le risque de délocalisation de la nouvelle Clio), le Gouvernement a hypothéqué la reprise industrielle en France et les emplois qui vont avec.

 

La France a, d'évidence, besoin d'une nouvelle ambition industrielle fondée sur quatre points cardinaux :

-         la mutation écologique et technologique de notre appareil productif (éco-conception, bio, nano, infotechs), son degré de spécialisation dans la mondialisation (environnement, énergie, santé, transport...), sa capacité à favoriser la relocalisation d'activités ;

-         le ciblage des dispositifs d'aides sur les PME-PMI innovantes et réseaux de compétences entre donneurs d'ordres et sous-traitants ;

-         la simplification et la consolidation des outils destinés à renforcer la France à l'export ;

-         la définition d'une stratégie européenne pour l'industrie et pour la recherche fondée sur l'harmonisation fiscalo-sociale, une gestion politique de l'euro face au dollar et au yuan, des règles commerciales qui protègent les emplois, les produits, les savoir-faire européens.

 

A la mi-février, le parti socialiste rendra publiques ses propositions pour l'avenir de l'industrie en France et en Europe. Les enjeux sont immenses. Les résultats du pouvoir actuel ne sont pas convaincants. C'est à la Gauche de redonner à la France son ambition industrielle.

 

 

 

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12 janvier 2010 2 12 /01 /janvier /2010 16:39

Fabius-copie-1.jpegCe matin, aux côtés de Pierre Mauroy, se tient à la Fondation Jean-Jaurès, une réunion de travail (préparatoire à un colloque pour l’automne) sur le thème « La Gauche à l’heure de la mondialisation », avec pour idée d’aboutir à une nouvelle déclaration universelle des droits.

 

Le groupe de travail de la Fondation a d’ores et déjà essayé d’analyser les difficultés d’abord factuelles de la Gauche en Europe (l’Europe est bleu horizon aujourd’hui), auxquelles s’adjoint une sorte de malaise intellectuel, de trouble idéologique de la Gauche actuellement. Depuis 20 ans, le pensée de gauche a eu des difficultés à s’ajuster au monde et à ses changements, pour réussir à construire une reconstruction du monde. Il y a recherche permanente d’un discours, polarisé entre un rejet absolu de l’économie de marché et l’adhésion à un compromis économico-social. Lorsqu’elle cherche à s’adapter, l’idéologie de gauche donne un peu le sentiment de perdre son âme, d’où ses désillusions électorales.

 

La Gauche est confrontée à l’ambivalence de ce à quoi elle a eu à penser traditionnellement (elle a travaillé sur des objets, des valeurs que la mondialisation a complexifiés : la valeur travail, la notion de production, celle d’internationalisation, celle de classe moyenne…), et d’autre part du fait que la crise est essentiellement occidentale (car elle est une crise d’une forme d’esprit occidental, à travers lequel la Gauche s’était structurée).

 

Comment donc la Gauche doit retravailler ses objets et en sortant du cadre occidental de pensée. C’est la méthode de travail que le groupe veut suivre : construire une approche comparative, et les interactions que ces différents discours peuvent avoir. Les Gauches peuvent-elles avoir une approche commune des questions contemporaines ?

 

C’est dans ce cadre que Laurent Fabius, invité majeur de notre réunion de ce matin, intervient.

 

Sa première remarque, c’est le contraste entre le dynamisme de la Gauche en Amérique du Sud, et son état en Europe. Au Brésil, en Equateur, au Salvador, en Argentine, la Gauche a le vent en poupe. Pourquoi ?

 

D’abord, il y a des personnalités charismatiques (à l’image de Lula), des alliances et des thématiques qui font écho à la société civile, des projets à forte résonance sociale, un rôle parfaitement assumé de la puissance publique, un objectif lui aussi parfaitement assumé de partage des richesses, l’insistance sur une éducation meilleure, l’égalité des sexes, et un affichage de s’émanciper des empires, d’où un rapport particulier avec la mondialisation.

 

Ce qui choque, c’est le grand paradoxe du socialisme européen : les analystes sont justes, mais les résultats ne sont pas bons. Les fondements de l’analyse de gauche rendent bien davantage cause de la crise. D’ailleurs, les remèdes efficaces sont empruntés à la panoplie de gauche. Mais presque partout, il y a grande faiblesse électorale.

 

Quelles en sont les causes ?

 

Une première série, c’est que les social-démocraties ont atteint beaucoup de leurs objectifs. Ensuite, le logiciel ne s’est pas assez adapté. Le dilemme entre la mondialisation des problèmes et la nationalisation des actions ? La force du socialisme est venue de la réponse sociale, mais cela suffit-il ? Aux deux facteurs, travail et capital, le facteur nature s’est ajouté, mais notre réaction a-t-elle été suffisante,  même si on a parlé d’une économie écologique et sociale de marché ? Car c’est un changement philosophique qui est en cause : nous avons considéré longtemps que l’homme est fini, et que la nature est infinie, alors qu’aujourd’hui, c’est un renversement qui est en cause. Enfin, les organisations (syndicales…) sur lesquelles nous avons fondé notre action se sont affaiblies et les nouveaux acteurs n’ont pas (encore) fait leur jonction avec les partis socialistes ou sociaux-démocrates.

 

A gauche, nous n’avons pas assez réfléchi sur l’autorité : la question de la sécurité en est file. Il y a identification entre la Droite et l’autorit,é et dans les périodes de crise, où les citoyens sont déboussolés… ils font ce choix-là. Autre sujet, trop peu pris en compte, le vieillissement, celui de la société. L’actuel Président de la République est l’élu des plus de 65 ans. On a affaire à des pays qui vieillissent. De même, la Gauche a une approche du collectif mais l’individu doit y trouver sa place, ce que nous n’avons pas assez travaillé. Ou encore la question de la démocratie, et celle des voies par lesquelles le citoyen peut s’exprimer. La question des médias ne peut non plus être éludée (cf. Italie, Chili…). Comme celle de l’impôt : très compliquée, liée à l’action collective, mais la Gauche (en cette période de désarroi idéologique et de crise) doit regarder cela de près car même ceux qui n’en paient pas ont le sentiment d’en payer trop !

 

Que faire ? Trois grands thèmes doivent être au cœur de nos réflexions : régulation a priori, correction a posteriori ? Uniformité contre égalité ? Quel nouvel internationalisme ?

 

Il faut travailler autour de la notion de juste échange (et non plus du libre échange) ; l’amélioration de la gouvernance mondiale (avec un organisme qui contrôle régulièrement) ; le parachèvement d’une organisation gouvernementale du monde ; une mondialisation solidaire, avec la lutte contre les inégalités ; une mondialisation durable (avec des problématiques d’environnement).

 

Il s’agit d’un internationalisme social et écologique.

 

Il n’y a pas de symétrie entre la Droite et la Gauche sur ces questions-là. L’opportunisme peut être de droite, mais la Gauche doit revendiquer une idéologie et défendre une adhésion. Pour la Gauche, une question-clé est de savoir s’il faut jouer la cohésion ou prendre son parti d’une diversité : pour sa part, Laurent Fabius penche pour la recherche d’une cohésion, conforme d’ailleurs à l’histoire internationaliste de la Gauche.

 

 

 

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6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 09:30

Est-ce une conséquence collatérale des soldes lancés aujourd’hui (me dit-on) ? Voilà que j’ai pu obtenir une fève et une couronne cet après-midi ! Quelle promotion…

 

Belle tradition que cette galette, frangipane ou pomme, dégustée avec quelques collègues au bureau rapidement. Une détente salutaire pour le salut d’un estomac qui avait déjeuné très (trop ?) rapidement le midi. Alors quand on a frappé à ma porte et que l’on m’a proposé de prendre une part de galette, que croyez-vous que j’ai fait ? J’ai évidemment d’abord refusé, mais ma manière de dire non, devait sans doute trop vouloir dire oui… car je me suis retrouvé avec un morceau de galette à la main ! Au-dessus des dossiers, cela ne le fait pas ! Alors je l’avale à gros morceau… et dès le second, une émotion : j’ai la fève ! Une jolie fève Hello Kitty… Je ne suis pas un spécialiste mais (je suis des cours sur le chemin de la vie) pas de doute, c’est bien cela !

 

Mes deux collaborateurs devant moi en rient encore (en fait, je crois qu’ils sont jaloux que ce ne soit pas l’une ou l’autre qui ait choisi la bonne part !), surtout quand me voilà couronné d’une superbe couronne… également Hello Kitty ! Pourvu que je trouve une petite fille pour lui donner…

  LesRois.jpeg

Et clic-clac, je n’ai pas eu le temps de réagir, que mon directeur de cabinet a déjà immortalisé l’instant avec son portable ! Fichu appareil…

 

Bon allez, cela n’arrive qu’une fois ! Un sourire dans une journée de travail qui a été très lourde… et le plaisir d’avoir mangé une bonne tarte !

 

Comme elle était délicieuse aussi, celle que j'ai pu déguster avec le comité d’usagers, les bénévoles, les responsables du centre social de l’Avenir à Beaulieu et des élus, lundi soir, autour de Martine Lecomte, la présidente, mais surtout la reine des gâteaux !

 

Là encore un bel instant  de convivialité, et de chaleur humaine. Par ces grands froids, ça fait du bien…

 

 

 

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1 janvier 2010 5 01 /01 /janvier /2010 00:01

voeuxdb.jpgDans ces premières heures de l’an nouveau, c’est la première des pensées, la première des envies : vous souhaiter, souhaiter à la France, souhaiter au monde une bonne année 2010 !

 

Oui, qu’on voie progresser dans l’année qui s’ouvre : le règlement des conflits ; la réduction des tensions dans bien trop d’endroits sur le globe ; les droits de l’homme, ceux de la femme aussi ; la fraternité des hommes ; l’espérance pour la jeunesse ; et que recule le spectre d’une dégradation de notre planète, notre bien le plus précieux.

 

Oui, qu’en France, au-delà de la péripétie politique de cette décision – pertinente ! – du Conseil constitutionnel annulant la taxe carbone, s’améliore la démocratie, et notamment les droits du Parlement pour mieux légiférer, et donc être plus efficace ; que se construisent les conditions politiques et de réflexions d’une politique économique et sociale plus soucieuse de la lutte contre le chômage, de l’existence de services publics locaux présents sur les territoires et efficients, porteurs de compétitivité ; que les Français aient conscience de leur diversité, de leurs qualités collectives, de la valeur qu’est leur identité ; qu’ils sachent vivre, tous ensemble, dans la sécurité, dans le respect mutuel et dans la tolérance ; que progressent l’égalité des chances et le droit de vivre dignement, pour ceux qui ont un emploi, pour ceux qui n’en ont pas, pour les aînés, comme pour les jeunes qui doivent rêver de leur avenir et non en avoir peur.

 

Oui, qu’un vent d’optimisme puisse souffler sur chacune et sur chacun. Que les injustices reculent, et tout du moins ne s’accroissent pas, ce qui par les temps qui courent serait déjà un énorme progrès. Que le mouvement vers le progrès ne s’enraye pas, qu’il retrouve de la dynamique pour que chacun puisse recommencer à croire et à vivre un demain meilleur qu’aujourd’hui. Que la santé, si elle est objet de préoccupations, puisse se maintenir, se consolider et se conforter. Que les joies soient les plus nombreuses possibles. Que la bonne humeur puisse être la plus fréquente.

 

Que celui qui a souffert, espère. Que celui qui n’a jamais aimé, aime. Cela peut arriver, il faut que cela arrive. Il faut que 2010 le permette. Bonne année, très bonne et heureuse année pour chacun, pour tous, toutes celles, pour tous ceux qui vous tiennent à cœur.

 

Bien amicalement, tous mes vœux sincères et chaleureux.

 

 

 

 

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20 décembre 2009 7 20 /12 /décembre /2009 09:40

Il y a des fois où on voudrait ne pas avoir raison.

 

Dans un article de ce blog que j’avais consacré au lancement de cette conférence (cf. mon article du 8 décembre), j’avais fait part de mes appréhensions sur son issue. Le texte a minima qui en a été la résolution finale ne me surprend donc pas, malheureusement.

 

D’abord parce que la pression médiatique a été tellement forte sur cette rencontre qu’elle a mécaniquement poussé à un haut niveau les espérances, tellement haut que le risque de l’échec, ou tout du moins de la déception, devenait patent. Ensuite parce qu’il faut en avoir conscience, la préoccupation environnementale n’est pas (encore ?) la chose la mieux partagée au monde et que les postures, comme les intérêts des Etats, sont encore très peu convergents, voire divergents.

 

Alors oui, bien sûr, après un processus de négociations internationales intenses, un texte juridiquement vide et politiquement faible en conclusion, c’est décevant ! Martine AUBRY l’a bien résumé, en déclarant : « Conclure le sommet sur une déclaration d’intention de contenir à 2 degrés le réchauffement d’ici 2050 sans dire comment, ne peut être considéré comme un résultat ».

 

L’accord arraché à Copenhague est maigre et ne pourra servir de bases à la construction d’un régime climatique international post-Kyoto.

 

Les enjeux de la conférence étaient pourtant considérables a priori. L’objectif était de trouver un accord prolongeant et renforçant le protocole de Kyoto (qui expirera en 2012), ou au moins un texte de politique générale sur les objectifs de réduction de chacun et les mesures des engagements pris, mais il était aussi et surtout de se mettre d’accord sur le financement de l’adaptation au changement climatique.

 

Or, si  les chefs de gouvernement ont effectivement inclus dans l’accord final une telle aide internationale pour l’adaptation (30 Mds $ à court terme sur 2010-2012, puis 100 Mds d’ici 2020), ils n’ont donné aucun détail sur l’identité des contributeurs et des gestionnaires des fonds obtenus.

 

Alors qui sont les responsables de l’échec ? Assurément les pays riches, frileux sur leurs engagements bien sûr. La Chine aussi, peu désireuse de s’engager et sur les objectifs, et surtout sur la vérification de ceux-ci ? L’Inde et le Canada également, mais aussi l’Europe qui n’aura pas su parler d’une seule voix… Mais ce n’est pas en instruisant une réflexion en culpabilité qu’on progressera ; c’est par l’action. Tant qu’il n’y aura pas un accord international contraignant, juste et ambitieux, c’est non seulement la crédibilité de la communauté des nations (et de l’ONU donc !) qui est en cause, mais c’est surtout la survie de la biodiversité sur la planète qui sera menacée.

 

Pour tout la Gauche, c’est maintenant un acquis : la problématique climatique et ses enjeux est sans conteste le plus grand challenge du millénaire. L’Internationale socialiste en a fait son projet : Construire une société durable et à faible carbone qui soit socialement juste et équitable.

 

Et si, à quelques jours des vœux pour l’an nouveau, on espérait que l’humanité se le fixe pour but ?

 

Rendez-vous pour le savoir aux prochaines conférences, à Bonn en juillet, et surtout à Mexico en décembre 2010.

 

 

 

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8 décembre 2009 2 08 /12 /décembre /2009 09:46

On ne parle que de ça ! A la télé, à la radio, tous les journaux, difficile de ne pas en avoir entendu parler : l'avenir de la planète se joue à Copenhague. Si seulement c'était vrai. Si seulement il suffisait de tenir une conférence au sommet pour que chacun dans le monde devienne vertueux...

 

La vérité est, comme souvent, davantage à relativiser. Ce sommet s'inscrit dans la continuité de plusieurs concertations internationales.

 

Rio, en 1992, a permis de faire émerger un consensus international sur l'existence du changement climatique et sur son origine : les émissions de gaz à effet de serre produites par les activités humaines. Kyoto, en 1997, a marqué les premiers engagements de réduction des émissions par les pays développés à horizon 2012. L'enjeu de Copenhague est que la communauté internationale prenne pour l'après 2012 les engagements nécessaires à la stabilisation du climat.

 

Le changement climatique est le premier enjeu politique planétaire à solidarité obligatoire. Sur les autres sujets globaux (la faim, la crise financière, les pandémies...), une réponse mondiale est hautement souhaitable mais les tentatives de résolution dans le cadre national sont encore possibles. Pas pour le climat  ; il n'y a pas de maîtrise nationale du climat possible. Impossible d'améliorer le climat à Paris si on le dégrade à Washington et Pékin : il s'agit d'un bien public mondial indivisible.

 

Il faut donc une volonté de l'ensemble de la communauté internationale. Cela signifie d'une part que les deux pays industrialisés qui n'avaient pas signé le protocole de Kyoto s'engagent à Copenhague : les Etats-Unis et l'Australie ; d'autre part que les autres pays (pays émergents, pays en développement) signent également à Copenhague. Cet objectif d'universalité peut être atteint.

 

La négociation à l'approche du sommet se cristallise en revanche autour de la nature juridique des engagements. Y aura-t-il, à la sortie, un traité contraignant ? Parviendra-t-on à la création d'une organisation mondiale de l'environnement, sur le modèle de l'OMC ? Ou n'y aura-t-il que des déclarations politiques par lesquelles les pays s'engageraient politiquement mais pas juridiquement ?

 

Alors, au-delà de cette fièvre médiatique, au-delà du ballet des éminences gouvernementales, c'est cela la question-clé : quelle sera la conclusion, concrète pour la vie des gens, de ce sommet. Que faut-il en attendre ?

 

D'évidence, un bon accord serait déjà un accord universel qui concernerait tout le monde, qui ne laisserait aucune partie de la planète au bord de la route, mais surtout un accord avec un contenu élevé des engagements (où plans d'actions nationaux, financements et calendriers seraient expressément précisés). Ce qui fera sa réussite ou son échec, ce seront les règles dont le document final sera assorti pour garantir le respect des engagements.

 

 

 

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14 novembre 2009 6 14 /11 /novembre /2009 15:35
Ce soir (je devrais dire en fait cette nuit, car la soirée s’est prolongée jusqu’à une heure avancée), c’est en tant que président de l’Union départementale des élus socialistes et républicains que je suis l’un des invités de mon ami Jean-Marie RUANT, maire de Wahagnies. Aux côtés de Pierre MAUROY, de Gilles PARGNEAUX, premier secrétaire fédéral du PS, de Bernard DEROSIER et Patrick KANNER, respectivement président et 1er vice-président du Conseil général, nous fêtons un anniversaire : les 90 ans de gestion socialiste de la commune de Wahagnies.

 

C’est en effet en 1919 que le premier maire socialiste prit les rênes de l’administration de la commune, et il n’y a eu… que quatre maires jusqu’à aujourd’hui. Nous dévoilons donc successivement, au son de la Marseillaise jouée par la fanfare municipale, la plaque de la rue Jean-Jaurès (pour saluer le 150e anniversaire de sa naissance), celle de la maison des associations Roger-Salengro, puis celle de la résidence pour aînés, André-Laurent (ancien maire, ancien député).

 

Ensuite, à l’espace François-Mitterrand, devant près de deux cents convives, avant la remise des médailles du parti aux plus anciens militants, en présence des représentants de la ville allemande jumelée, chacun a pris la parole. J’ai, pour ma part, adressé un salut fraternel : du maire de la ville des copés in deux, à celui de la ville de Jean Badoulet (nom du géant de Wahagnies) ; des élus socialistes de Wattrelos à ceux de Wahagnies ; de l’ensemble des élus socialistes du Nord à ceux de ma commune hôte de ce soir, pour leur souligner l’importance de leur engagement et de leur action. Pendant des décennies, ils ont su apporter des services collectifs à la population (là bas, comme à Wattrelos, une priorité forte a été donnée à l’éducation) ; maintenant dans la crise, et face au démantèlement hyper libéral de la politique de Sarkozy (dont le bouclier fiscal des plus riches est le symbole majeur d’une politique injuste), les socialistes en gestion doivent tout faire pour ériger et faire vivre un bouclier social, protecteur des plus modestes, juste et équitable. Des propos qu’ont ensuite mis en perspective Gilles Pargneaux et Pierre Mauroy, par rapport à la République ou à l’histoire, locale comme nationale : la grande figure d’Augustin Laurent, prédécesseur de Pierre à la mairie de Lille, fut omniprésent.

 

Une bien belle soirée, entre militants.

 

 

 

 

 

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3 novembre 2009 2 03 /11 /novembre /2009 11:36

En cette fin d'après-midi, le Bureau national du Parti Socialiste a adopté le communiqué de presse suivant sur l'identité nationale, sous le titre : « La Gauche défend tous les jours l’identité de la France face aux remises en cause de la droite et de N. SARKOZY ». Je suis pleinement d'accord avec ce texte.

 

« L’injonction du président de la République et de son ministre de l’immigration et de l’identité nationale, convoquant sans délai dans les préfectures « les forces vives du pays », est irrecevable.

La France mérite mieux qu’un discours polémique bricolé à la hâte à des fins électorales. La droite, de plus en plus déchirée, fragilisée par son échec économique et social, instrumentalise un sujet sérieux sur lequel on ne devrait pas chercher à diviser les Français.

Nous ne sommes pas dupes de cette manipulation. Les socialistes ne serviront pas de caution à cette mise en scène racoleuse qui mobilise indûment et dans l’improvisation les Préfets dont ce n’est pas le rôle.

Les Français sont attachés à l’identité républicaine de la France. Ils n’acceptent pas ses remises en cause. Forgée dans l’histoire, dans les grands combats républicains, sociaux, ouvriers, féministes, l’identité de la France est d’abord constituée des principes communs que la République a su faire partager à tous les Français, et qui sont aujourd’hui bafoués : la France des droits de l’Homme, du droit du sol, de la laïcité, de l’école publique, de l’égalité sociale, du programme du Conseil national de la Résistance, de l’universalisme et de l’ouverture au monde.

La France fidèle à son identité, la France qu’on aime, c’est une France qui défend son modèle social, qui promeut les services publics, de l’école à l’hôpital, de la mairie à la Poste, parce qu’ils sont les moyens de l’égalité. C’est une France de l’émancipation de l’Homme, qui s’engage pour les libertés, notre bien commun, et pour ne pas laisser confisquer la démocratie par un pouvoir sans limites. C’est une France qui défend sa langue. C’est une France qui assume sa diversité, s’attaque enfin aux discriminations et aux obstacles qui barrent l’accès aux entreprises ou aux responsabilités publiques. C’est une France du XXIème siècle, profondément européenne, qui puise sa force dans le respect de cet héritage républicain.

Faire vivre l’identité de la France et l’originalité de son modèle est au cœur des préoccupations du Parti socialiste. Depuis septembre, les socialistes ont engagé un dialogue direct avec les Français dans le cadre du tour de France du projet, lors d’étapes qui permettent à des citoyens de toutes les origines et de toutes les histoires d’affirmer une identité commune. Les Français ne doutent pas de leur identité, ils nous demandent surtout de la défendre et d’y être fidèles.

Fidèles à notre histoire, nous revendiquons une vision civique et républicaine de la nation, et non pas ethnique ou particulariste qui laisserait l’identité s’enfermer dans des critères d’appartenance et donc d’exclusion. C’est cette approche, inhérente à l’existence d’un ministère de l’immigration et de l’identité nationale, qui est contraire à l’identité de la France et à son génie.

Alors que par ses discours et sa politique, la droite attaque les piliers de la République, les socialistes portent aujourd’hui l’identité de la France. »

 

 

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1 novembre 2009 7 01 /11 /novembre /2009 11:33

Ce soir, au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, l’invité qui répond aux questions de Jean-Michel Apathie et d’Etienne Mougeotte est Pierre Moscovici, député socialiste du Doubs, ancien ministre… mais aussi mon ancien camarade d’université et mon ancien collègue du commissariat général du Plan. Je n’ai donc pas été surpris lorsqu’il m’a proposé d’être présent dans le studio RTL à ses côtés pour son Grand Jury.

 

Pierre, après avoir aussi publié l’an dernier un ouvrage intitulé  « Le liquidateur » (consacré bien sûr à Nicolas Sarkozy et à sa politique), sort ces jours-ci un autre livre « Mission Impossible ? Comment faire gagner la Gauche en 2012 », ouvrage très bien écrit et qui a pour vertu de poser une question, la question que chaque femme, chaque homme de gauche se pose et surtout de dessiner des réponses possibles. Je partage beaucoup de ses opinions.

 

Alors ce soir, bien sûr, pendant une heure, les journalistes l’interrogent sur l’actualité. D’abord sur l’immunité et l’impunité dans les fonctions de Président de la République, sur lesquels Pierre souligne, à juste titre, la dimension judiciaire, la dimension humaine bien sûr de cette mise en accusation de Jacques Chirac mais aussi et surtout le problème que pose l’impunité complète du Président pendant toute la durée de son mandat.

 

Autre sujet, le débat lancé sur l’identité nationale dans les préfectures, débat que Pierre juge « cynique et malsain ». Car rappelant que l’identité nationale est faite de symboles, de notre langue, et que ce n’est pas aux préfets de conduire ce débat (peut-être aux historiens, aux géographes, aux hommes de culture), il souligne la portée politique de ce débat, et son « opportun » calendrier à quelques mois des élections régionales : c’est une « diversion » et une « manipulation grossière ».

 

Au long de cette heure de débat ont été évoqués la réforme de la taxe professionnelle, le parti socialiste (« sur une pente de rebond »), Ségolène Royal (dont il regrette qu’elle ait choisi de ne pas venir au bureau national et dont il observe que « ses déclarations font du bruit médiatique », ce qui rend d’autant plus regrettable que sur l’accusation de Jacques Chirac ou sur l’identité nationale elle ait choisi de prendre des positions différentes de celles de la majorité du parti), le Modem ou le rassemblement des oppositions à Sarkozy (d’où l’utilité de conduire des « Assises des progressistes »).

 

Car Pierre Moscovici, qui n’exclut pas d’être candidat aux primaires pour la prochaine présidentielle (mais pas « en toute hypothèse » !), l’a dit en conclusion du débat : ce qui importe, c’est « que la Gauche gagne en 2012, qu’elle batte Sarkozy en 2012 »…

 

Tout ce qui peut être fait en ce sens doit l’être. Ce devrait être l’obsession de chacune, de chacun qui a le cœur à gauche. A fortiori s’il est un militant engagé.

 

 

 

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12 septembre 2009 6 12 /09 /septembre /2009 16:23

Cet après-midi, j’ai appris une nouvelle qui m’a consterné au milieu d’un week-end paradoxalement très festif : la mort de mon ami Maurice Titran, pédiatre roubaisien mondialement connu.

 

Dans notre métropole, il fut en effet un pionnier dans le domaine de la pédiatrie, choisissant d’exercer son métier auprès d’une population souvent défavorisée et démunie, avec infiniment d’humanité. Visionnaire, il avait compris bien avant tout le monde l’importance de la vie in utero, qu’il faut « parler » à un bébé, que cela fait partie de son développement ; il déclarait d’ailleurs que la vie commence avant la naissance. L’enfant, l’enfance, le cœur de l’humanité et l’origine du monde, c’était sa cause, noble, généreuse, universelle. C’était sa vie.

 

Maurice avait également gagné l’un des grands combats de sa vie : l’obligation de faire imprimer, sur les bouteilles d’alcool, un pictogramme indiquant l’interdiction de consommer lorsque l’on est enceinte. Durant toute sa carrière, il avait été confronté à ce syndrome d’alcoolisation foetale qui fait des ravages et empêche de manière irréversible le développement correct du cerveau du bébé.

 

Je n’oublie pas que Maurice Titran avait été – et j’en avais été très flatté – président, de mon comité de soutien lorsque je m’étais présenté aux élections législatives de 2002. Nous nous estimions beaucoup. J’étais à ses côtés l’année dernière lorsqu’il a quitté ses fonctions (avec lui, on ne parle pas de retraite car ce n’était pas un métier qu’il exerçait, mais une mission qu’il remplissait) au CAMSP, et personnels, parents, enfants avaient voulu faire la fête à Maurice. Un superbe, très beau moment, tout en émotion, tout en sourire et en bonne humeur, comme Maurice l’avait voulu, comme Maurice était…

 

Avec sa disparition, à l’âge de 66 ans seulement, notre métropole et notre pays perdent un grand professionnel, un grand Monsieur tout simplement, qui aura fait progresser sa discipline, contribué à faire évoluer les pratiques et les mentalités, et laissé un souvenir ému et inoubliable à tous ceux qui ont eu la chance de le connaître. J’en fais partie. Je m’honore d’avoir été son ami : il restera le mien, à toujours.

 

Adieu Maurice, et au nom de tous les enfants, toutes les mamans et toutes les familles que tu as aidés pendant toutes ces années : merci. Tu concentrais sur toi, tant de vertus, tant de sincérité, tant d’engagements. Cœur et humanisme sont les deux mots qui te vont le mieux. Je peux aussi en ajouter trois : l’amitié, la fidélité et l’amour.



 

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