Ce n’est pas à un rendez-vous avec la nostalgie mais avec l’Histoire qu’offre l’association des Amis de la Lainière (que préside Georges Dubois) le Mat Pop et l’Office de tourisme, à la salle des fêtes Jean-Jaurès.
Le textile a en effet façonné des générations entières dans notre métropole, qu’il s’agisse de l’industrie lainière à Wattrelos, Roubaix, Tourcoing, ou cotonnière à Lille ou Armentières. Et c’est au textile (dans tous ses états, pour en reprendre le titre) qu’est consacrée cette exposition regroupant photos, objets divers, cartes, publicités… sans oublier la reconstitution plus vraie que nature d’un magasin Pingouin, avec les bobines de laine de couleur dans les casiers comme autrefois ! Point de nostalgie ici disais-je, car on se rappelle aussi que la vie dans les ateliers était dure. Ce passé n’a nul besoin d’être enjolivé, alors qu’il aura été celui de la sueur et du sang de tant et tant de nos anciens.
Reste que le textile fut aussi une manière de vivre autour de l’usine : magasins, crèche, clubs sportifs (le plus célèbre d’entre eux : le CORT) et même construction de lotissements complets comme la cité Amédée-Prouvost à la Martinoire, centres sociaux et Maisons de l’Enfance ont accompagné l’essor de cette industrie. Même les écoles : je me souviens que l’école Jeanne d’Arc, où j’étais scolarisé, était baptisée école Leclerc-Dupire !
Je suis pour ma part un ardent défenseur de ce que fut ce passé, notre passé. On lui doit tous d’être ce que nous sommes. Il faut donc faire œuvre de pédagogie, conserver le patrimoine qui peut l’être. Voilà pourquoi j’ai tout fait pour que ne soit pas rasé le dernier bâtiment de La Lainière car s’il disparaissait, que resterait-il à Wattrelos de nos châteaux d’industrie : le Peignage Amédée, le Sartel, demain Saint-Liévin ont été ou seront rasés. De fait, ils ne présentaient pas d’identité architecturale majeure, ou à tout le moins, moindre que celle de ces tours de La Lainière ; de surcroît, la Lainière était la plus grosse entreprise de notre ville. Alors oui, je crois qu’il faut tout faire pour sauver ça et préserver aussi la mémoire, notre mémoire, car notre passé, c’est notre vie, c’est nous-mêmes. Jamais nous ne devons renoncer à construire des ponts entre les époques. Par exemple, tout ce qui est présenté ici ce matin mérite d’être présenté pendant des années encore à ceux qui, lorsqu’ils viendront sur le site de La Lainière plus tard, doivent savoir ce qui s’est fait icipendant tout le XXe siècle !
Car le textile est notre histoire, notre fierté, notre passé et même notre avenir, à l’image du CETI (je salue André Bernaert son président, présent ce midi)… mais sous une forme différente, innovante et très technique.
N’hésitez donc pas à fréquenter cette exposition qui sera visitée par les enfants de nos écoles en semaine, et visible par tout un chacun les samedi 6 et dimanche 7 avril de 10 h à 17 h salle Jean-Jaurès, 51 rue Jean-Jaurès. Entrée libre.