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  • : Blog de dominique Baert
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26 septembre 2009 6 26 /09 /septembre /2009 07:29

De ma période d'étudiant, deux phrases me sont restées en mémoire : l'article 1er de la déclaration des droits de l'Homme et du citoyen du 26 août 1789 – « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits » – et l'article 1er de la constitution de 1958 qui énonce que la République « assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion ». Elles sont à mes yeux la définition du projet politique sans doute le plus noble : le refus des discriminations et le combat contre les inégalités.

 

La lutte contre les discriminations est, ce matin, le thème d'une journée de réflexion qu'organisent les centres sociaux à la MEP. Les interventions de représentants des services publics et des employeurs, des universitaires, permettent de donner des éclairages sur les faits et réalités. Pour ma part, j'interviens en conclusion des débats, en mettant en exergue trois idées.

 

1.      Il y a des différences que la société développe en inégalités et en discriminations (que la crise contribue, et va encore contribuer, à accentuer  !)

 

En effet, dans la société , la différence est partout : de revenus, d'origine sociale, d'accès à la culture, géographique (entre régions, entre villes, entre quartiers même !). Et il y a un mouvement spontané d'accroissement de ces différences, et donc de fractures !

 

Car derrière la différence, il y a l'inégalité de ressources, d'accès à l'emploi, à la culture, aux biens et services collectifs et entre les territoires. Et quand se creusent les inégalités, se développent  la discrimination et l'injustice.

 

La société discrimine en raison du mouvement-même du marché. Car la loi du marché, c'est celle du plus fort, celle qui est dure avec les faibles. Voilà pourquoi le rôle fondamental de l'autorité, du politique, c'est de réguler, de bâtir des règles.

 

2.      Au plan local, l'action municipale est de réduire les inégalités à la racine.

 

Pour combattre l'aval (la discrimination) agissons sur l'amont, à savoir les causes (les inégalités). Il importe ainsi de combattre les inégalités, de tout faire pour faire réduire les différences.

 

L'axe majeur de toute l'action municipale, c'est de promouvoir l'égalité des chances, à travers des services publics collectifs nombreux et de qualité sur tout le territoire communal.

 

Il en est ainsi de la répartition des services publics sur le territoire (présence des mairies annexes et des services publics municipaux à la fois à la Mousserie - Sapin-Vert, comme à Beaulieu) ; des investissements massifs pour l'école (bâtiments rénovés, encadrement scolaire, intégration des enfants handicapés ou des gens du voyage, activités périscolaires) ; des bourses d'enseignements supérieurs ; des actions pour la santé ; de l'accès à la culture (musique, danse, théâtre…), tellement discriminante lors des concours administratifs ; du logement (avec l'accompagnement des demandes et des mutations) ; de l'emploi (avec l'existence d'instruments spécifiques)… Je dis souvent que les services publics collectifs sont le patrimoine de ceux qui n'en ont pas. La mission des pouvoirs publics locaux, c'est de veiller à donner les chances de réussir à ceux qui ont des connaissances, des atouts et l'intelligence (mais à qui la société ne donne pas spontanément les codes sociaux et culturels utiles).

 

3.      Ce qui se complète d'une attention spécifique pour la lutte contre les discriminations

 

Cette attention municipale, nous la concrétisons dans trois directions.

 

D'abord, en faisant de cette lutte un élément transversal de toutes les politiques municipales. Ensuite, par la vigilance, que mes collaborateurs et moi-même devons avoir, en tous domaines (notamment sur l'emploi ou le logement). Enfin, par la justice des décisions prises, où sont privilégiées les compétences.

 

Malheureusement, et je conclue mon propos par là, j'ai le sentiment que la tendance dans la France d'aujourd'hui est que les moyens de lutter contre les discriminations sont en train de s'affaiblir : l'intégration (pour cause de RGPP – révision générale des politiques publiques) de l'Acsé à un pôle administratif plus vaste… ce qui va diluer ses missions ; les amendements réguliers de la Droite pour réduire les budgets de la Halde (faut-il craindre sa disparition ?) ; les finances des collectivités locales qui se dégradent, et avec eux, bien des moyens d'agir.

 

 

 

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