Je suis membre du groupe d’études Protection des animaux de l’Assemblée nationale et, comme mes collègues membres de ce groupe, je dois avouer avoir appris avec stupeur que le Ministère de la culture, par le biais d’une de ses commissions, avait élevé la tauromachie au rang de patrimoine culturel immatériel de la France. Comment peut-on reconnaître ainsi ce qui n’est rien d’autre, à mes yeux, qu’une exception scandaleuse à la pénalisation des cruautés et sévices faits aux animaux en France ?
C’est donc bien volontiers que j’ai signé, avec une cinquantaine d’autres députés et Geneviève Perrin-Gaillard, présidente du groupe d’études, un communiqué pour condamner cette décision, et exiger son retrait.
« L’obtention d'un statut culturel en France fait peser un grave risque sur l'avenir : il pourrait servir de première marche vers un classement au rang de patrimoine immatériel mondial de l'UNESCO de la tauromachie. Certains pays du monde pourraient en effet emboîter le pas de la France. D'autre part, malgré les dénégations du Ministère, il est à craindre que certains en profitent pour obtenir des subventions pour la corrida, ce qui aboutirait à contraindre les contribuables à financer une torture publique, qui est rejetée par 60 à 80 % des Français régulièrement interrogés !».
Voilà pourquoi, les parlementaires de notre groupe d’études, exigent de Frédéric MITTERRAND, ministre de la culture, « le retrait immédiat de cette inscription inique qui élève au rang de culture l'indignité d'une cruauté assouvie en toute connaissance de cause sur des êtres vivants doués de sensibilité ».