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20 août 2010 5 20 /08 /août /2010 13:14

images-1-.jpgTout au long de l’été, sans doute soucieux d’afficher des polémiques de diversion face à des résultats dramatiquement médiocres de politique économique et sociale, et aux affaires successives qui mettent en cause les relations entre l’argent et le pouvoir, le Président, son ministre de l’Intérieur, et surtout – curieusement – son ministre de l’Industrie Christian Estrosi (sans doute postulant au ministère de l’Intérieur pour le prochain remaniement ?), n’ont pas hésité à tenir des propos outranciers, peu conformes à nos pratiques et usages républicains, jusqu’à ceux, ces derniers jours, d’Estrosi à l’encontre des maires, qui, justement, ont provoqué des protestations des élus locaux, de droite comme de gauche.

Hier, Marylise Lebranchu, ancien garde des Sceaux, députée du Finistère, Présidente de la Fédération Nationale des Elus Socialistes et Républicains, a, dans un communiqué, rejeté ces propos, et a adressé « un carton rouge » à l’intéressé, au nom des élus socialistes et républicains. Voilà ce qu’elle écrit :

« Depuis plusieurs semaines, et au cœur de l'été, le Président de la République et son Ministre de l'Intérieur, ont entrepris diverses opérations qui affirment vouloir rétablir la sécurité dans des zones de non droit qu'ils ont laissées se développer alors qu'il était de la responsabilité majeure de l’Etat d'assurer la sécurité des biens et des personnes sur l’ensemble de notre territoire ; un sondage récent CSA-Marianne confirme d’ailleurs que 70 % des Français jugent inefficace la politique sécuritaire menée par Nicolas Sarkozy depuis huit ans, tant au Ministère de l’Intérieur qu’à la tête de l’Etat.

Ces gesticulations médiatiques permanentes apparaissent chaque jour davantage comme une opération de diversion à la crise morale profonde provoquée par les « copinages-coquinages politiques » révélés par l’affaire d’Etat Bettencourt.

Une manifestation supplémentaire de cette stratégie vient de nous être donnée par la montée au créneau de Christian Estrosi qui, faute d’apporter des solutions au sauvetage de notre industrie, vient en matière de sécurité de rendre responsables les maires de France d’une obligation de sécurité et de prévention de la délinquance qui ne relève pas de leur ressort ; les pouvoirs de maintien de l’ordre et de police judiciaire sont en effet exercés intégralement par la Police nationale et la Gendarmerie qui n’ont aucun compte à rendre aux maires mais au seul Préfet qui représente l’Etat dans chaque département.

Les polices municipales n’ont ni le droit ni la capacité de se substituer à ces missions régaliennes.

Il est donc inadmissible pour tous les élus locaux que Christian Estrosi tente d’abuser l’opinion des Français en assignant aux maires des responsabilités qu’ils n’ont pas.

Après la réforme des collectivités locales qui aboutit à un affaiblissement de l’autonomie financière de l’ensemble des collectivités locales, on assiste aujourd’hui à une attaque frontale contre les élus locaux qui sont pourtant actuellement les véritables garants de la cohésion sociale face à une crise économique qui perdure gravement.

Christian Estrosi met les maires à l’index, mais il explique mal comment ces derniers bénéficient de l’estime générale de leurs concitoyens – à la différence du gouvernement actuel –, concitoyens qui sont sans doute les mieux à même de mesurer les efforts qu’ils déploient quotidiennement dans leur ville contre toutes les formes d’insécurité dans les limites de leurs compétences et des moyens dont ils disposent.

Il est urgent que le Chef de l’Etat et son gouvernement se ressaisissent et entreprennent de réparer les dégâts politiques, sociaux, internationaux, de leurs opérations de com’ estivale.

Loin de rassurer nos concitoyens sur la protection que doit leur garantir l’État, les méthodes expéditives et brutales du démantèlement des camps de Roms et de gens du voyage ou d’évacuation des squats installent une ambiance lourde et sombre dans notre pays.

Dans une république digne de ce nom, la fermeté et l’autorité se nourrissent du respect du droit, pas de l’arbitraire et de la violence physique.

Tout cela est honteux et doit cesser dans le pays des Droits de l’Homme. »

 

 

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