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  • : Blog de dominique Baert
  • : Dominique Baert est maire de Wattrelos (Nord)
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19 mars 2007 1 19 /03 /mars /2007 16:26

Les cérémonies de commémoration du 19 mars 1962 ne sont pas anodines, ou simplement traditionnelles pour moi, bien au contraire. J’y attache une importance particulière.

Comme homme d’abord, évidemment. Le conflit en Algérie est un des souvenirs de ma prime enfance : l’un des frères de ma mère y était engagé, et c’était mon « parrain ». Dans mes toutes premières années, je ne l’ai pas beaucoup vu : à l’époque, je ne comprenais pas. J’ai su, plus tard. Comme j’ai rencontré ensuite bien des familles wattrelosiennes, des amis de mes parents, des connaissances de la vie associative, des voisins de quartier, qui m’en ont parlé, qui « m’ont dit », qui ont évoqué la disparition de quelqu’un qu’ils avaient connu, un de leurs proches.

Et pourtant… Triste constat : j’ai quitté le lycée en 1976 avec mon Bac en poche, et jamais, jamais, on ne m’avait parlé de la guerre d’Algérie ! Quand l’heure du Bac est venue, on amorce à peine la décolonisation en Asie du Sud-Est…

Etait-ce un retard, inexcusable, sur le programme, ou un tabou ? Je ne le saurai jamais.

Mais là n’est pas la question. Pour moi, j’ai toujours su, j’ai toujours pensé qu’il y avait bien eu une « guerre » là-bas, de l’autre côté de la Méditerranée. Aussi, est-ce tout à fait logiquement qu’à l’Assemblée, en 1999, j’ai soutenu l’idée, et voté avec la majorité parlementaire de l’époque, la loi qui a reconnu officiellement la « guerre » d’Algérie !

Avant, on parlait de « maintien de l’ordre », entre autres expressions compliquées pour dissimuler l’essentiel à mes yeux. C’était bien une « guerre », et il faut savoir le dire ! C’est juste, de surcroît, au regard de l’histoire comme de la reconnaissance des droits, et de la mémoire, de ceux qui s’y sont trouvés engagés dans les opérations militaires.

Je n’avais pas encore trois ans lorsque le général Ailleret, Commandant en chef en Algérie, ordonna le cessez-le-feu le 19 mars 1962 à midi, suite aux accords conclus la veille à Evian entre le chef de la délégation algérienne Krim Belkacem et les négociateurs français Jean de Broglie, Louis Joxe et Robert Buron.

Le 19 mars 1962, on le sait, ce n’était pas la fin de tout mais au moins l’espoir que tout cela s’arrête. Cette date appartient à l’Histoire.
Elle est la plus connue, elle est la mieux reconnue de l’opinion publique, c’est une évidence. Et c’est pourquoi, là aussi, il m’est paru tout aussi évident, lorsque j’étais député, de voter le 22 janvier 2002 une loi destinée à officialiser cette date pour la commémoration de la fin des combats. La loi n’a pas été définitivement adoptée ensuite par le Parlement : c’est regrettable. Car cet après-midi, aux cimetières, aux côtés d’André Marchal, président de la section locale de la FNACA, et des présidents et responsables locaux des autres associations patriotiques, je suis fier que, tous unis, tous les uns avec les autres, nous sachions, ensemble, honorer ceux qui sont tombés.
En leur mémoire, je tiens à ce que chaque 19 mars soit un moment de dignité et de recueillement dans ma ville.

Les Wattrelosiens qui ont souffert, qui ont perdu la vie ne sont pas oubliés. Toutes les autres victimes non plus. Je suis en effet très sensible au devoir de reconnaissance dont nous, enfants d’une génération qui n’a connu que la Paix, devons faire preuve. Ainsi, je ne manque jamais une assemblée du monde combattant, ni aucune commémoration, et ce, depuis longtemps. Je suis jeune, c’est vrai, et j’ai eu cette chance de ne pas avoir connu la guerre : c’est une vraie chance, quand on voit ce que fut notre histoire, et celle des générations qui nous ont précédé !

Voilà pourquoi, quand j’étais parlementaire, je me suis beaucoup mobilisé sur ces dossiers du monde combattant. Parmi les quelque 200 questions que j’ai posées au Gouvernement, bon nombre concernaient ce thème. Et c’est normal ! Les anciens combattants, témoins de ce qu’ont été les horreurs et les absurdités de la guerre, méritent notre reconnaissance. Ils ont mon respect, sincère, et mon dévouement !

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18 mars 2007 7 18 /03 /mars /2007 08:28

Aujourd’hui, à Lille, il y a une nouvelle manifestation pour protester contre l’annonce d’une éventuelle fermeture du Consulat du Portugal à Lille. Je ne peux participer à ce rassemblement, malheureusement, mais je suis de tout cœur  avec les manifestants. Dès le Conseil municipal de décembre à Wattrelos, j’avais dit publiquement combien je trouvais aberrante cette idée de fermeture : si un consulat est utile, c’est bien ici dans notre agglomération où la communauté portugaise est importante !

C’est donc une mauvaise idée et je l’ai écrit le 31 janvier, au Premier Ministre du Portugal, Monsieur José Socrates, en ces termes :

« Monsieur le Premier Ministre,

Notre presse locale s’est faite l’écho d’une possible fermeture en France, de six consulats du Portugal dont celui de Lille, capitale pourtant d’une région qui accueille une importante communauté lusitanienne.

Ma commune de Wattrelos a un attachement fort, intime, à celle-ci. Nous sommes ainsi jumelés avec Guarda, et nous accueillons nombre de vos concitoyens qui, historiquement, ont représenté jusqu'à plus de 10 % de notre population ! C'est vous dire si cette communauté est importante en nombre, comme à mes yeux de maire de tous les Wattrelosiens !

Nous sommes fiers de sa présence, de son implication dans la vie locale, économique et culturelle. Remarquablement intégrés, vos compatriotes sont des femmes et des hommes, reconnus pour leur courage et leur dynamisme, mais aussi attachés à leur racines, fidèles à leur histoire, leur identité et leurs traditions, et légitimement attachés à leur pays d’origine.

Beaucoup m’ont saisi de leur émotion à l’annonce de cette éventuelle fermeture. Je la partage, et je tiens à vous le dire.

Le Consulat est un cordon ombilical qui les relie à la Mère patrie et sa rupture est vécue comme une déchirure incompréhensible.

Aussi je voulais relayer auprès de votre autorité cette inquiétude. L’amitié franco-portugaise, solidement ancrée dans des décennies de partenariat, mérite qu’au-delà des considérations économiques et budgétaires, cette fermeture ne se produise pas ! A tout le moins, avant qu'elle ne soit définitive, je voudrais vous demander de l'examiner à l’aune de l’émotion qu’elle suscite.

Fort de mon sentiment de reconnaissance et d’affection pour la communauté portugaise, je tiens à porter le témoignage des craintes engendrées par la possible fermeture du Consulat du Portugal à Lille. Pour les résidents d'origine portugaise ici chez nous, il est un peu leur maison. Pour moi, comme pour bon nombre d'élus locaux, il est un partenaire fondamental, agréable et utile socialement » !

J’espère être entendu. En tout cas, nous élus, représentant toute notre population, et donc aussi celle d’origine lusitanienne, nous devons porter ce message.

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16 mars 2007 5 16 /03 /mars /2007 11:48

 

Puisque le temps est limité, je voudrais mettre en avant cinq idées.

 

-         1ère idée : nos villes, et Wattrelos en particulier, sont un « mille-feuille » de migrations successives tout au long du siècle passé. Et jamais d’ailleurs l’arrivée de migrants n’a été facile. Il s’est agi successivement des Belges (souvenons-nous de Germinal), des Polonais (devenus des « Polaks »), des Italiens (« Ritals »), des Portugais (qui ont représenté il y a 40 ans plus de 10% de la population de Wattrelos), ou de l’immigration maghrébine. A Wattrelos, la population immigrée (6,5 % de la population) est davantage européenne (3,9 %) que maghrébine (2,6 %). Les proportions sont inverses sur la totalité de notre agglomération.

 

 

 

-         2ème idée : pourquoi ces migrants ? Par le lien migrant / travail. Ici, ce n’est pas une terre promise pour eux, mais une « terre habitable » parce que terre de travail. Or, de nos jours, le travail s’en va, se réduit, et le migrant reste. C’est là que des questions surgissent :

o       car le lien était fort entre migrant et travail (c’était même sa raison d’être là)

o       car entre temps la vie du migrant s’est installée. Il est devenu un immigré pour qui on a construit certes parfois un habitat à la va-vite, mais il est citoyen, sa vie est ici. Et voilà que l’enfant paraît : la terre d’accueil devient berceau familial.

Dans une situation où le lien migrant / travail se distend donc, le migrant est confronté à deux faits nouveaux :

o       un écartèlement entre sa culture originelle et le lieu où il réside

o       une terre d’accueil qui ne lui est pas toujours hospitalière.

Un point cependant est à souligner, un élément nouveau en ce qui concerne ce lien migrant / travail : c’est qu’aujourd’hui, ce ne sont pas (plus) les plus pauvres de leur pays qui deviennent migrants, ce sont souvent des cadres moyens ou supérieurs, ce qui pose un nouveau problème : l’incapacité à retrouver ici des fonctions qui correspondent à leurs qualifications antérieures. C’est un vrai problème, et il est important.

 

 -         3ème idée : pour beaucoup de migrants la République ne joue plus bien son rôle. En effet, en situation de crise économique, qui devient crise sociale, la devise républicaine s’affaiblit.

o       La crise économique devient crise sociale. Le chômage gangrène les relations sociales, la vie des familles, la vie des quartiers. Mais pour ces personnes, les conséquences du chômage sont accentuées par les caractéristiques de cette migration : ce sont des bras et de la sueur, et pour l’essentiel des gens modestes, de niveau de formation primaire. Ils subissent donc des difficultés particulières

§       pour leur propre reconversion

§       pour l’accès des enfants aux C.S.P. supérieures.

Dans cette crise qui persiste, les migrants sont particulièrement touchés.

o       Pour eux, la devise républicaine est souvent perçue comme un leurre.

§       La liberté ?

·      Bien sûr, celle d’aller et de venir existe.

·      Mais la liberté sans la capacité à bouger n’existe pas ! Et comment se sentir « libres » quand on voit l’accumulation des textes sur l’immigration qui à chaque fois sont ressentis comme des remises en cause de droits antérieurs ! Il est essentiel que la République arrête de modifier sans cesse les règles du jeu, et arrête donc de multiplier les lois sur l’immigration.

§       L’égalité ? En vérité, le ressenti, c’est que les inégalités s’accroissent :

·      inégalités entre capital et travail

·      inégalités entre travailleurs et non travailleurs

·      inégalités entre les travailleurs eux-mêmes : ceux des secteurs exposés et ceux des secteurs protégés.

D’où un vécu d’inégalités de ressources, d’inégalités d’accès.

§       La fraternité ? C’est l’inverse qui s’installe ! Qu’observent autour d’eux les migrants ? Des pratiques de haine, des résurgences de racisme. Ou des tentations de ghettoïsation, organisées par les uns, ou de communautarisme, recherchées par les autres. En vérité, je le dis comme je le pense, puisque ce débat est ça et là évoqué dans l’actualité, l’identité nationale, la vraie, c’est pour moi, que la liberté l’égalité et la fraternité soient les mêmes pour tous sur notre territoire !

 

 

o       Ne nous étonnons pas car il y a perte de repères républicains.

§       Quand les services publics diminuent dans nos quartiers, c’est la présence de la République qui s’affaiblit.

§       Quand la République ne sait plus intégrer et qu’elle est porteuse de discrimination, c’est elle qui est mise en cause.

§       Quand l’Etat ne sait plus protéger, l’Etat-Providence ne remplit plus sa fonction.

 

 -         4ème idée : aujourd’hui, c’est la jeunesse qui trinque, qui supporte, le plus.

o       C’est dur pour les jeunes. L’emploi des jeunes est en crise, et tous les indicateurs sociaux mettent en exergue le chômage des jeunes, et leurs difficultés à trouver un emploi.

o       C’est dur pour les jeunes de catégorie sociale modeste (non diplômés, non qualifiés). Un phénomène de « déscenseur social » s’observe.

o       Mais c’est plus dur encore pour les jeunes descendants de migrants. Là encore, tous les indicateurs statistiques le confirment, comme la réalité sociale de nos quartiers.

   

 

-         5ème idée : dès lors, l’ambition de la politique doit être de construire une égalité réelle des chances.

1)     Les symboles ont leur importance, la communication aussi. Mais il ne faut pas faire croire que cela se résume à cela. Nommer un préfet issu de l’immigration (alors qu’il n’est pas issu du corps préfectoral, Aïssa Dermouche), et en faire un symbole, c’est bien, mais il faut dire la vérité, et notamment qu’il a été mis fin à ses fonctions en catimini à peine quelques mois après. Et comment oublier qu’un jour, de 1958 à 1962, on a eu dans ce pays un Président noir du Sénat, Gaston Monnerville ? Et comment s’émouvoir aujourd’hui d’un présentateur noir au J.T., alors que je me souviens, moi, quand j’étais gosse, que l’artiste que je voyais le plus souvent à la télé était « coloré » : Henri Salvador ! Et à l’époque, tout cela paraissait naturel, normal. La vérité, c’est que quand la croissance économique était forte, la machine à intégration fonctionnait bien. Alors je veux être franc : les symboles / quotas m’insupportent, ce n’est pas la bonne réponse à apporter.

2)     La bonne réponse, c’est de construire une égalité réelle. Qu’est-ce que cela veut dire ?

§       Assurer une administration plus efficace : déconcentrer vers les mairies (faciliter le droit d’accès). Un nouvel équilibre est à trouver entre capacité locale et capacité nationale.

§       Mettre le paquet sur l’insertion sociale par l’alphabétisation et le maintien de la langue française. C’est vrai pour le migrant, c’est vrai pour tous d’ailleurs.

§       Aider les jeunes de migrants à accéder à l’enseignement supérieur : c’est la base de tout ! A Wattrelos, j’ai renforcé l’accès aux « bourses d’enseignement supérieur » que verse la Ville : nous sommes l’une des seules à faire cet effort (132 000 euros au total pour près de 400 étudiants en 2006) et j’en suis fier.

§       Construire une discrimination positive équilibrée. Mais discrimination positive ne veut dire ni favoritisme ni népotisme. Seule compte la capacité de l’intéressé(e) à exercer la fonction. Les partis politiques ont une responsabilité, bien sûr dans la désignation de leurs candidats, mais rien ne serait pire que l’idée de choisir des candidats uniquement par leur origine. Si, dans ma majorité municipale, trois adjoints sur 21 (soit 15 %) et cinq élus sur 35 sont issus de l’immigration récente, ils ne doivent leur rôle et leur fonction qu’à leur engagement au service de la cité, à leur engagement dans leur quartier ou dans leur domaine d’activité. 

 Face à la question de nos migrants, nos sociétés sont en transition, et les Etats sont en décalage. Nous devons tous avoir conscience : qu’il faut tout faire pour favoriser l’intégration et refuser le communautarisme ; qu’il faut vraiment le faire car, comme l’écrivait Gramsci entre les deux guerres mondiales : « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître, et dans ce clair-obscur surgissent les monstres. »

 

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16 mars 2007 5 16 /03 /mars /2007 11:47

 

Qui dit  que les débats sont inintéressants, trop confidentiels, et qu’ils lassent les auditeurs ? Hier soir, c’est tout l’inverse que j’ai connu.
La zone pastorale de Roubaix avait invité des élus de l’agglomération à débattre en présence de membres des communautés paroissiales, de militants associatifs et de familles elles-mêmes migrantes. Autour de la table, les maires de Leers, d’Hem, un adjoint roubaisien, un conseiller d’opposition… mais, heureusement, pas d’extrêmes (ni à gauche, ni à droite), et l’UMP n’est pas venue.

Chacun a 10 minutes pour son intervention liminaire. Puis évidemment, il y a le débat avec la salle. Des témoignages ont été apportés, des objections aussi. Tout le monde a conscience qu’on est là au cœur du pacte républicain, que l’on parle là de la cohésion sociale, et de l’avenir de notre société.

Ma contribution tient à l’expression de 5 idées (il faut faire court !) : on en trouvera une synthèse dans la pièce thématique jointe (rubrique A consulter > Dossier migrants).

Tout cela a commencé à 20h pour finir à 23h30 ! Mais une soirée intéressante où l’humain a été vraiment au cœur des débats.

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12 mars 2007 1 12 /03 /mars /2007 11:35

A Wattrelos, ce ne sont pas les hirondelles qui font le printemps mais… le Salon des Artistes ! C’est pareil chaque année : comme le Salon se tient mi-mars, huit jours après, c’est le printemps, c’est mécanique ! Et en plus, c’est vrai, il fait souvent soleil à l’inauguration. Et bien, pour le millésime 2007, il aura aussi fait beau !

Par un superbe soleil ont été accueillis les 208 artistes wattrelosiens et locaux, ainsi que les 79 œuvres d’artistes allemands de notre ville jumelle de Köthen dont la délégation est emmenée par Hartmut Schmiegel.

Je suis toujours frappé par la force créatrice et l’imagination dont font preuve les artistes amateurs qui participent à ce Salon, et c’est un grand plaisir pour moi de déambuler parmi les œuvres, comme à l’accoutumée avec mon ami, complice et prédécesseur Alain Faugaret, maire honoraire (qui a accompagné les débuts de cette manifestation), et des membres de l’Atelier des Arts de Wattrelos, sans oublier le sympathique et « perpétuel » président Michel Couillet.

Ce qui nous a d’ailleurs valu une bonne partie de rigolade : voilà que nous tombons sur un groupe de statuettes de quatre personnages (cf. photo) que nous découvrons avec intérêt quand l’œil des élus que nous sommes Alain et moi est attiré par l’un des personnages ceint d’une écharpe bleu-blanc-rouge (le quatrième de la bande qui se tient à la queue-leu-leu).

-         « Tiens, l’artiste t’a représenté ! » me lance Alain, goguenard.

Je regarde plus attentivement et je remarque que le premier de la bande, quoique non « écharpé », a les traits et un profil « arrondi » qui… me rappellent fortement « quelqu’un » !

-         « Tu as bien regardé le premier : il ne te rappelle pas quelqu’un, qu’on connaît bien ? »

Au moment où je réponds cela, Alain se rend compte que j’ai raison et sa simple mine interloquée suffit à me faire éclater de rire… et lui aussi ! Match nul !

Cette anecdote pour illustrer le plaisir personnel que nous avons eu à découvrir la palette de couleurs et de talents exposés au centre socio-éducatif jusqu’au dimanche 25 mars (entrée libre : n’hésitez pas !). Et ils ont du mérite, tous ces artistes à présenter leurs tableaux, leurs sculptures : c’est un peu une partie d’eux-mêmes qu’ils livrent au regard des autres. Comme je le rappelais dans mon discours, dans sa « Théorie de l’art moderne », Paul Klee écrivait que « L’art ne reproduit pas le visible, il rend visible ». Oui, il rend visible les émotions, le ressenti de l’artiste, et c’est cela l’exercice de l’exposition : en présentant ses œuvres, on se présente aussi soi ! Bravo pour celles et ceux qui osent le faire.

Un moment d’émotion également lors de cette inauguration : l’hommage que j’ai rendu à Abel Leblanc, artiste bien connu et habituel membre du jury, frappé par un deuil très proche quelques jours avant le Salon. Abel avait tenu à être là quand même, pour lire le palmarès, parce que c’est un fidèle, un homme de cœur et un grand ami de l’Art et des artistes. Nous avons tous été très touchés par sa présence.

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5 mars 2007 1 05 /03 /mars /2007 11:41

Lanparty
Vidéo envoyée par dBaert

Ils étaient de nouveau plusieurs centaines, ce week-end, pour la quatrième lan party proposée par la Ville et organisée par l’association Nexen.
Une lan, c’est une compétition de jeux vidéo en réseau. Et comme Wattrelos a la volonté, depuis quelques années, d’être une ville numérique et de développer les fameuses NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication) qui facilitent les relations avec l’Administration, et plus largement les relations entre les gens (ce blog l’atteste !), il me semblait naturel qu’un tel événement puisse trouver sa place dans notre ville.
Alors, de toute la France, ils sont revenus, les « gamers » : des joueurs avertis (la compétition est une manche officielle de la Coupe de France) et d’autre plus… aventuriers, comme la trentaine de Wattrelosiens qui ont tenté leur chance avec beaucoup de courage et que je suis allé soutenir le vendredi soir et le samedi matin avant que ne commence le tournoi. Bon, au final, ils n’ont pas gagné mais ils auront au moins participé : bravo à eux !
Il y avait également des stands destinés au grand public par l’association wattrelosienne 3 Clics : à la fin de la vidéo ci-dessus, on me voit en… « guitar hero » ! J’ai bien pratiqué la guitare quand j’étais adolescent mais je ne me serais jamais imaginé tenir virtuellement le riff de Smoke on the water !
Tout ça pour dire que je suis fier du virage qu’a opéré la Municipalité en ce début de siècle, car ce genre d’événement, c’est aussi un message envoyé à la jeunesse qui est pour moi une priorité majeure : par les jeux, les fêtes proposés, par son action en faveur de la culture, du sport, de l’éducation, la Ville veut dire son attachement à cette jeunesse qui est aussi son avenir. En la sensibilisant à l’informatique et aux ordinateurs, je veux combattre tout risque de « fracture numérique » pour mes concitoyens demain.
Comme quoi, on peut s’amuser et être sérieux.
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2 mars 2007 5 02 /03 /mars /2007 14:37

Bien sûr, j’ai signé la proposition de parrainage pour Ségolène Royal : le jour même où, le matin, j’ai reçu au courrier la lettre du Conseil Constitutionnel avec le bordereau de parrainage, dès l’après-midi je postais en retour au Conseil Constitutionnel ledit parrainage.

Je n’ai pas de raison majeure de retarder ma signature : socialiste je suis ; je soutiens la candidate socialiste. D’abord parce qu’elle est la candidate de mon parti, qu’elle porte les valeurs auxquelles je crois, et parce qu’elle est LA candidate susceptible de faire gagner la Gauche et de battre la Droite de Nicolas Sarkozy.

La campagne présidentielle n’est pas un concours où chacun peut participer, ce n’est pas une foire aux suffrages. C’est un moment de débat, c’est un moment de construction ; on y construit l’avenir du pays et des citoyens. La règle des parrainages est à mes yeux juste.

Ceux qui ont la responsabilité de pouvoir désigner, parrainer un candidat ont une vraie responsabilité : choisir celui, ou celle, qui pourrait demain présider la France !

Contrairement, c’est vrai, à bon nombre de mes amis à Gauche, et y compris à bon nombre de socialistes, je suis favorable à l’élection du Président de la République au suffrage universel et, même si je ne néglige pas la nécessité de corriger certaines de nos règles institutionnelles (notamment sur le fonctionnement parlementaire), je suis attaché à ce Président (ou cette Présidente) « clé de voûte de nos institutions ».

Alors soyons clairs : à ce moment important de la vie démocratique et institutionnelle, je ne pense ni souhaitable ni nécessaire qu’il y ait une ribambelle de candidats. Car à terme, un trop grand nombre de candidats ôte toute signification au résultat obtenu : croit-on d’ailleurs que la démocratie gagne à voir se présenter 20 ou 30 candidats ? Qui n’a pas déjà entendu nos concitoyens plaider pour avoir – à juste titre – une pluralité des choix (pour pouvoir exprimer leur sensibilité), mais qui ne les a pas aussi entendu dire ne pas savoir qui choisir, tant il y a de candidats ? Paradoxe de la démocratie, bien sûr.

Voilà pourquoi mon choix est responsable et clair : c’est pour Ségo.
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2 mars 2007 5 02 /03 /mars /2007 08:26

Je suis fidèle en amitié, et je m’en honore. Aussi, dès qu’il m’a invité, c’est devenu un incontournable de mon agenda, il fallait que j’y sois ! Ce vendredi, un Croisien parmi les plus célèbres, Jean Gomanne, fête ses années de chansons, et à cette occasion, il a invité ses amis – j’en suis ! – et a sorti un nouveau CD, un « Florilège » (c’est son titre, avec une Tour Eiffel en fond d’image) de ses chansons. Pour être franc, c’est de la chanson comme je l’aime, française, chantant l’amour et la vie, de ces chansons que nous avons tous un jour fredonnées, et que nous conservons tous dans un coin de notre tête.

« Ca sent si bon la France » ;  « C’est magnifique » ; « A l’auberge du Cheval Blanc » ; « Toutes les femmes sont belles »… « Comme d’habitude » !

Jean est rayonnant et heureux, et il a raison de l’être. Ses sympathiques amis qui tiennent ce café mythique du LAF se sont même déguisés d’habits de fête pour lui et ses hôtes ! Le sourire est sur toutes les lèvres, c’est chouette.

J’ai beaucoup de respect pour ces artistes qui, comme Jean, ont passé leurs samedis soirs, dimanches midi, à faire des déplacements, à animer des bals, à pousser la chansonnette, à semer un peu de bonheur autour d’eux dans leur passage. Dans un film récent, Quand j’étais chanteur, G. Depardieu était émouvant. Mais tous ces artistes ont du mérite. Avec toutes ses années de carrière, Jean leur fait honneur. C’est un grand, et j’ai pour lui respect et amitié.

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1 mars 2007 4 01 /03 /mars /2007 15:45

Ce midi, séance de travail, un sandwich vite avalé, avec Francine Langevin, avec qui je me présenterai aux prochaines élections législatives : elle a accepté d’être ma suppléante et j’en suis heureux. Car on travaille bien ensemble, et je crois que nous nous complétons également bien.

Comme moi, Francine connaît les quatre villes de la 8ème circonscription du Nord : native de Roubaix, elle habite Croix depuis près de 40 ans où elle est conseillère municipale, chef de file de l’opposition municipale et secrétaire de la section socialiste de Croix-Wasquehal.

Syndicaliste, militante associative, travaillant dans un Centre communal d’action sociale où elle est au contact des plus démunis, son dynamisme et son expérience de terrain me correspondent, ses compétences sociales me complètent, moi qui ai une formation d’économiste et de spécialiste de questions financières. Mais nos volontés d’agir nous réunissent.

Elle et moi savons que l’urgence est aujourd’hui sociale : la pauvreté, l’exclusion, la précarité ont explosé ces dernières années et nous ne pouvons nous y résoudre.

Tout comme il nous semble inconcevable de se résigner à voir appauvrir encore plus nos écoles, nos hôpitaux, nos services publics : s’il ne fallait qu’une raison, une seule raison de s’engager à Gauche, et ne pas vouloir laisser notre pays et notre agglomération encore 5 ans aux mains de la Droite, ce serait celle-là !

Notre objectif est donc de faire gagner la Gauche pour porter à Paris la parole, les souffrances et les espoirs des habitants de Croix, Roubaix, Wasquehal et Wattrelos. Pour défendre l’emploi, combattre les discriminations, préserver la cohésion de nos quartiers et la protection sociale, impulser une vraie politique de logement et d’éducation, et construire un calme durable dans nos cités.

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18 février 2007 7 18 /02 /février /2007 23:08

Ce midi, dès la fin de l’assemblée générale, direction Dunkerque. Mon ami et complice, son maire Michel Delebarre, m’a invité au Carnaval pour lancer du balcon de l’Hôtel de ville les célèbres « kippers »… pendant que lui lancera également – privilège du maire – des homards (selon la célèbre apostrophe de la population dunkerquoise : « Delebarre, des homards ! »).

Qu’on se rassure : si les harengs saurs – dits kippers – sont sous film plastique (mais l’odeur est bien là, j’en atteste !), les homards eux sont en plastique : 6 seront lancés, et ceux qui les attrapent peuvent les échanger dans une poissonnerie de la ville (en pratique, ils ne le font jamais, trop fiers de leur trophée !).

D’ici là, me voilà déguisé : sitôt arrivé sur le parking, me voilà en « carnavaleux ». Dominante bleue, chapeau et masque… pour faire discret (cf. photo). Soyons franc : tout cela est très raisonnable, et cela le restera jusqu’au moment où tous les invités du maire se trouveront affublés… d’un « boa » (d’un mauve superbe !) que ni Régine ni Zizi Jeanmaire n’auraient dédaigné. On rit, Michel est épuisé mais en forme (le miracle du maire en fête dans sa ville !), mais je ne me vois pas encore trop exubérant.

La foule s’agglutine sous le balcon. C’est superbe de couleurs, de parapluies, de jaune, de rouge, de bleu, de vert, de tout cela mélangé et de bonne humeur. C’est qu’elle peut en contenir du monde, cette place ! Et elle est noire de monde.

Enfin, ça y est : on ouvre les fenêtres, on grimpe sur le balcon, une clameur monte. Au premier kipper, c’est un cri général qui s’élève. Au premier homard, c’est l’émeute. Extraordinaires mouvements de foule. Impressionnant ! Caméras, télés, photographes immortalisent la scène.

Que c’est beau le Nord en fête. Que c’est bon quand on peut tout oublier. Tous ici, en haut et en bas, déguisés, nous sommes pareils : on est là pour cela, pour dire notre plaisir de rire, de sourire, de passer un moment de joie.

Déjà vingt minutes et il n’y a plus de harengs. Des tonnes sont devenues des poissons volants. Les fenêtres se referment… Dommage. La fête est finie ? Non. Bien sûr, partout dans la ville, elle continue.

Je n’y tiens plus. Je rejoins la foule, une bande se forme. Au coin de l’autre place là-bas, une marée humaine s’avance. Des rythmes secouent tout le public alentour. Je plonge dans la masse. Plonger dans la "Vischerssbende" parmi les "masqueloures" et les "berguenaeres" relève de l'exploit sportif. On y retrouve Rosalie, Marguerite, Rose, Charlotte, Marie et Raymonde évoquant "tet'ches", "wiches" et "picheloures" en toute liberté. Il est vrai "qu'on n'est pas là pour faire des manières..." Quelle chaleur, quel moment ! Voilà que résonne, porté par mille, par dix mille, par cinquante mille voix, « l’hymne à Jean Bart ».

Une communion entre une population et une chanson. Une identification. J’en ai plein les yeux, plein les oreilles. Et un moment d’orgueil : je me souviens que l’écrivain Jacques Duquesne, qui a écrit une biographie de notre célèbre Corsaire du Roi, m’a confié qu’à l’époque Jean Bart s’écrivait Jean Baert !

Le soir tombe, il faut rentrer. J’ai encore du travail ce soir, mais je suis heureux. Ah, le Nord est une superbe région. Et qu’est-ce que je l’aime…

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