Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

  • : Blog de dominique Baert
  • : Dominique Baert est maire de Wattrelos (Nord)
  • Contact

Recherche

Articles Récents

23 juin 2008 1 23 /06 /juin /2008 16:20

Ce lundi après-midi se tient (au Grand Rex, à Paris !), l'assemblée générale des parlementaires socialistes, radicaux et citoyens.

 

Un an après les élections législatives, quelques semaines avant les élections sénatoriales de septembre (pour les départements concernés) et un an avant les prochaines élections européennes, les parlementaires des trois assemblées se sont réunis pour débattre du travail de l'année écoulée et pour échanger dans la perspective des prochaines échéances.

 

A l'Assemblée nationale, dans l'opposition, le groupe auquel j'appartiens n'a pas manqué d'être actif, d'être « une opposition qui sert » comme le martèle ce soir notre Président Jean-Marc Ayrault.

 

Ce sont les parlementaires socialistes qui ont :

 

1. Placé au cœur du débat public la question du pouvoir d'achat.

 

Comment ? En harcelant le Gouvernement au moyen de questions d'actualité répétées et en rafale sur le sujet. En déposant une proposition de loi. En amendant la loi de finances, le collectif budgétaire, la loi consommation...

 

C'est le travail engagé sur la loi TEPA qui a permis de faire apparaître les 15 milliards de cadeaux du « paquet fiscal »!

 

2. Obtenu quelques victoires limitées mais symboliques sur le pouvoir d'achat.

 

Lesquelles ? Le Gouvernement a reculé et renoncé à faire payer la redevance télé pour les personnes âgées modestes. Le Gouvernement a renoncé à supprimer la durée légale de 35 heures (vœux à la presse, janvier 2008). Le Gouvernement a renoncé à supprimer la carte famille nombreuse. C'est suite aux questions répétées de la Gauche que le Gouvernement a accepté, à la veille des municipales, d'augmenter le minimum vieillesse. L'évolution encore timide du Gouvernement sur le « chèque transport » n'est pas étrangère aux demandes constantes de la Gauche depuis novembre dernier.

 

3. Permis de débusquer le plan de rigueur.

 

C'est sous la pression de la gauche et parce que le groupe SRC a placé le débat budgétaire dans l'une de ses « niches » législatives que la vérité a commencé à apparaître sur les prévisions de croissance, sur les déficits et sur les mesures de la politique d'austérité.

 

4. Obligé le débat sur l'engagement français en Afghanistan et le retour dans le commandement intégré de l'OTAN.

 

Alors que N. Sarkozy avait choisi le Parlement britannique pour faire ses annonces, c'est encore les socialistes qui ont contraint le Gouvernement à avoir le débat et le vote sur ce sujet (en déposant une motion de censure).

 

5. Alerté les Français de décisions irréversibles sur les OGM.

 

C'est la Gauche qui a permis de mettre en lumière les contradictions d'une Majorité qui multiplie les déclarations d'intention lors du « Grenelle de l'environnement » mais qui ne garantit pas la production et la consommation sans OGM.

 

Les débats de cet après-midi, trop denses sans doute, ont largement glissé sur la soirée, puisque c'est à plus de 22 heures que le Premier Secrétaire François Hollande les a conclus en soulignant la vocation de notre compte rendu de mandat : il s'agit d'une exigence démocratique, d'un exercice permettant à nos partenaires associatifs de nous interpeller et de nous faire des propositions, dans la lignée de nos échanges avec eux tout au long de l'année.

 

Car parlementaires socialistes, nous ne pouvons pas pleinement remplir notre mission si dans la société il n'y a pas ces acteurs associatifs.

 

François Hollande a également souligné, comme l'a fait Jean-Marc Ayrault, la détermination de l'opposition à être utile. Et pour remplir à bien cette mission, nous devons continuer de dénoncer les réalités telles qu'elles sont ou les politiques telles qu'elles seraient, sans complaisance ; alerter l'opinion sur les sujets qui n'allaient pas de soi ; faire des propositions, comme nous en avons émises depuis un an ; et rester unis, en cohérence avec nous-mêmes.

 

Avec mes collègues parlementaires socialistes, je continuerai d'être de cette opposition utile, de cette opposition qui sert.

 

 

Partager cet article
Repost0
18 juin 2008 3 18 /06 /juin /2008 17:03

J'ai présenté ce matin à mes collègues socialistes de la Commission des lois ma première proposition de loi. Elle est relative aux candidatures aux élections municipales. Particulièrement, elle vise à exiger des candidats aux fonctions de maire de manifester d'une résidence effective dans la commune dont ils briguent la fonction majorale.

 

Cette proposition, si simple et de bon sens, - « quoi de plus naturel ! » diraient certains - est une proposition éthique, une exigence pour la  moralisation de la vie politique et une aspiration d'ordre politique. Résider effectivement dans la commune est :

 

-         une proposition éthique : il est raisonnable de demander à celles et ceux qui se présentent comme premier magistrat de résider effectivement dans la commune. Etre maire, c'est une implication de chaque instant; c'est sentir, presque respirer la commune; c'est s'identifier à chacune et chacun des administrés ; c'est y vivre tout simplement. Qu'un maire vive dans sa commune est une exigence de démocratie locale!

 

-         une exigence de moralisation de la vie publique : chacun, nous connaissons des candidatures fantômes, des candidats qui se présentent pour des fonctions sans présenter pour autant un intêret pour la commune, ou encore des candidatures motivées par le seul souci d'assurer à des partis politiques le bénéfice du financement public national. La lutte contre ces pratiques contestables contribuera par là-même à revaloriser l'engagement politique local.

 

-         une aspiration d'ordre politique : une ville, c'est un lieu de vie avec ses habitants ; la ville, c'est la vie ! Souhaiter être maire, c'est s'engager à servir au mieux les administrés, mettre en oeuvre l'intérêt général, porter des projets pertinents et utiles pour la collectivité. Cela nécessite de connaître la ville, de la respecter, de maîtriser les dossiers, de vouloir favoriser son épanouissement, d'oeuvrer au vivre ensemble. Cela ne peut être possible que si le premier édile est lui-même dans sa ville et de sa ville. Comment penser pouvoir être le mieux placé pour porter les aspirations d'une population, si on n'est pas soi-même persuadé que sa ville est celle où l'on peut vivre le mieux ? Comment expliquer dans une campagne électorale qu'on veut se battre pour une ville et résider dans une autre ?

 

Pour toutes ces raisons, j'ai déposé cette proposition de loi. Elle est légitime. Elle ne manque pas, je le reconnais, de poser des problèmes techniques, notamment sur le seuil d'habitants où elle doit s'appliquer (je l'ai fixé, dans mon texte, à 3500 habitants), ou sur son extension à tous les conseillers municipaux. Mes collègues de la Commission des lois vont y travailler avec leurs services. C'est le bon moment, maintenant que les élections municipales sont passées, pour faire avancer cette idée ! J'espère que ce texte pourra bientôt aboutir sur le bureau de l'Assemblée nationale.


Souhaitons, qu'au-delà du clivage gauche-droite, opposition-majorité, elle puisse être reprise par  l'ensemble de mes collègues députés, pour plus de démocratie, pour mieux de démocratie. Ce sera, j'espère qu'on m'en pardonnera l'image, mon Appel du 18 juin à moi !      

 
Pour lire ma proposition, cliquez ici.


Partager cet article
Repost0
17 juin 2008 2 17 /06 /juin /2008 15:13
Voici les réponses obtenues à deux questions écrites qu'en ma qualité de parlementaire j'ai posées :

- à Madame la Ministre de l'Economie, des Finances et de l'Emploi sur la fourniture de gaz aux personnes les plus défavorisées. Lire la suite (J.O. du 29 janvier 2008). Réponse parue au J.O. le 17 juin 2008

- à Madame la Ministre de l'Economie sur les difficultés que peut connaître une personne de devoir payer des droits d'enregistrement sur une prestation compensatoire dont le capital non seulement ne lui a pas encore été versé, mais n'est surtout pas même devenu exigible. C'est un paradoxe puisque la personne qui doit toucher cette prestation compensatoire se trouve taxée sur son montant, sans l'avoir perçue, et parfois alors même que l'ex-conjoint dispose encore du droit de faire appel et donc d'obtenir le cas échéant une réduction de son montant ! Lire la suite (J.O. du 7 août 2007). Réponse parue au J.O. le 17 juin 2008


Partager cet article
Repost0
10 juin 2008 2 10 /06 /juin /2008 12:58

Je n’ai pas le goût des voyages mais j’ai le sens des obligations.

 

Ainsi, le groupe socialiste m’ayant désigné (parce que j’avais fait du grec et du russe dans mes études secondaires !) pour en son nom représenter l’Assemblée nationale à l’Assemblée parlementaire de la coopération économique de la mer Noire (APCEMN), j’ai dû participer ce mardi à la 31e session qui se tient à Athènes. La délégation française comporte aussi un autre député (UMP), J.J. Guillet, et un sénateur (UMP), B. Fournier. Les travaux étaient présidés par M. Dimitris Sioufas, président du Parlement hellénique.

 

Le débat sur « l’Union européenne et la synergie de la mer Noire » a constitué le temps fort de cette session et de nombreux orateurs ont affirmé leur souhait d’une collaboration plus active et plus opérationnelle entre l’UE et la CEMN. La « Synergie de la mer Noire, une nouvelle initiative de coopération régionale » vise à renforcer l’impact des instruments de coopération

déjà existants avec un certain nombre de pays de la CEMN : processus de pré-adhésion (Turquie), politique européenne de voisinage (Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie, Moldavie, Ukraine), partenariat stratégique (Russie). Rappelons que trois membres de la CEMN sont également membres de l’Union européenne (Grèce, Bulgarie et Roumanie).

 

Ont également été abordées, les questions relatives aux « investissements étrangers et à la croissance économique des Etats membres de la CEMN », au « Rôle des Parlements des Etats membres de la CEMN dans la lutte contre le terrorisme international » et à « La cohésion sociale dans les Etats Membres de la CEMN comme contribution à la stabilité politique ».

 

A la fin de cette session, c’est M. Marian Lupu, président du Parlement de la République de Moldavie qui a succédé à M. Dimitris Sioufas, à la présidence de l’AP-CEMN.

 

En marge de la session avec les autres délégués français, j’ai rencontré l’ambassadeur de France en Grèce, M. Christophe Farnaud, qui a pu nous donner un éclairage complet sur les excellentes relations entre la France et la Grèce.

 

 

 

Partager cet article
Repost0
9 juin 2008 1 09 /06 /juin /2008 08:08

Depuis lundi 2 juin, à l'Assemblée nationale, nous débattons du projet de loi dit « de modernisation de l'économie ».

 

Je suis bien évidemment solidaire des amendements présentés par le groupe socialiste et notamment par François Brottes, responsable du groupe PS pour ce texte au nom de la Commission des affaires économiques.

 

Mais je suis surtout signataire des amendements de la Commission des finances (lesquels se concentrent surtout sur l'article 39 du Projet de loi qui concerne le Livret A), avec pour but de combattre la banalisation du Livret A, de la border de garanties, de garantir surtout la centralisation et l'affectation de ces fonds pour le logement social, voire la politique de la ville.

 

Pour ma part, sur mon nom, j'ai déposé une dizaine d'amendements, qui ont été cosignés par mes collègues socialistes de la Commission des finances. Ils visent essentiellement à protéger les épargnants modestes, à assurer l'accessibilité aux services bancaires des personnes les plus modestes, mais aussi des petites et moyennes entreprises. Mes amendements portent ainsi :

 

-         sur la publication annuelle par les banques dans leur rapport d'activité des dépôts et des crédits réalisés dans les zones urbaines sensibles (plus de transparence sur l'activité des banques dans ces quartiers permettra d'apprécier leur degré d'implication en faveur des personnes à faibles revenus) ;

 

-         sur la publication annuelle aussi par les banques de leur activité pour les PME (amendement adopté par la Commission des finances !) ;

 

-         sur l'information des titulaires de Livrets (A et de développement durable) sur l'emploi des sommes collectées via ces livrets ;

 

-         sur la garantie du droit au compte, et sur l'accessibilité aux services bancaires. Je propose ainsi une augmentation du nombre de chèques mis à disposition des personnes relevant du droit au compte et la fixation d'un montant minimal d'opérations au guichet identique à celui appliqué aujourd'hui pour le Livret A.

 

Voilà mes propositions. On verra bien ce que la Majorité, et le Gouvernement, décideront d'en faire !

 

 

 

Partager cet article
Repost0
7 juin 2008 6 07 /06 /juin /2008 08:05

Mélody, ma députée junior, est de retour à l'Assemblée... pour sièger elle-même. Comme 576 autres députés juniors venus de toute la France, de Croix à Marseille, d'outre-mer à la Corrèze, elle est venue travailler toute cette journée de samedi, tels des députés.

 

Ce matin, je l'accueille avec son père Franck au Palais Bourbon, presque familier pour elle en ce jour, depuis que mardi dernier elle est venue avec sa classe et ses enseignantes le découvrir. Mardi, elle était visiteuse et moi député. Aujourd'hui, elle est députée junior et moi son accompagnateur.

 

La journée d'une députée (junior) est bien chargée: après l'accueil et un rapide tour des salons, elle va s'installer en réunion de commission. Les jeunes députés regroupés par académie au sein des salles de commission discutent des trois pré-propositions de loi retenues par le jury national, et cela sous la houlette de plusieurs députés.

 

12h30, le déjeuner lui offre ensuite une vraie pause, juste avant qu'à 14h30, le travail de « législation » ne reprenne, cette fois-ci dans l'hémicycle. Mélody, comme ses collègues d'un jour, a été guidée jusqu'à mon siège, tout en haut, à gauche, par les huissiers. Je crois que cela l'a un peu impressionnée.... Etre députée junior, même d'un jour, est un moment solennel, presque grave, qui marque dans une vie de jeune fille. Elle était un peu fière aussi ... 

 

Pour cause d'obligations de « grand » député, je n'ai pu suivre la séance publique de l'après-midi dans son intégralité car il me fallait rentrer dans ma circonscription. Mais pas de problème pour Mélody qui se débrouille très bien.

 

L'édition 2008 du Parlement des enfants aura été particulièrement importante:  à l’occasion de la Présidence française de l’Union européenne, des élèves des classes de dernière année d’école primaire des 26 autres pays membres de l’Union européenne ont été invités. Ils se sont installés dans l'hémicycle (alors que d'ordinaire, les délégations étrangères sont installées dans les galeries du public !).  Les représentants juniors de la Slovénie, pays qui préside l’Union européenne jusqu’au 30 juin, et de la République tchèque, qui succèdera à la présidence française le 1er janvier 2009, ont d'ailleurs prononcé, chacun, un message en français.

 

Ensuite, les députés juniors ont posé des questions au Président de l'Assemblée et au ministre de l'Education nationale, un peu à l'instar des séances de questions des mardis et mercredis après-midi. Mais reconnaissons qu'avec les enfants, la séance est beaucoup plus détendue, sans chahut... Et comme de coutume à l'Assemblée (c'est même son rôle !), la séance s'est terminée par un vote !

 

C'est pour tous les enfants un bel apprentissage de la citoyenneté, et pour Mélody un beau souvenir. Je suis certain qu'elle aura beaucoup à raconter, dès lundi à son enseignante et sa classe de l'école Kléber à Croix.

 

Partager cet article
Repost0
6 juin 2008 5 06 /06 /juin /2008 07:49

La justice fiscale,… à la niche ! C'est ce qu'on a envie de dire quand on prend connaissance du rapport de la Mission d'information de la Commission des Finances (conduite par son Président et son Rapporteur Général), consacré à la question des "niches fiscales".

 

Qu'est-ce qu'une "niche fiscale" ? C'est une mesure fiscale qui permet au contribuable de déduire de son impôt une somme qui correspond à une dépense ou à une affectation précise. Le nombre de ces "niches" (qui permettent de payer moins d'impôts !) ne cesse d'augmenter . Elles étaient 418 en 2003, elles sont 486 aujourd'hui ; elles coûtent 73 Mds € actuellement au budget de l'Etat (au lieu de 50 Mds € en 2003 !). Elles représentent évidemment un important manque à gagner pour les recettes de l'Etat.

 

Quatre dispositifs pèsent, à eux seuls, une part très prépondérante de ces niches : la réduction d'impôt pour l'investissement productif, et pour le logement outre-mer (550 Millions € / an pour 9870 contribuables !) ; l'emploi d'un salarié à domicile ; les crédits d'impôts liés aux conventions internationales pour éviter les doubles impositions.

 

Les chiffres sont effarants : 116 des 1000 contribuables ayant déclaré les revenus imposables les plus élevés ont réduit leur impôt dû de 93 % (chacun l'a réduit d'au moins 1 million d'euros !).

 

Les 100 contribuables qui réduisent le plus leur impôt en valeur absolue le réduisent chacun, en moyenne, de plus de 1,13 million d'euros !

 

Et parmi les 10 000 contribuables aux revenus les plus élevés, 150 n'ont pas payé d'impôt ou ont obtenu une restitution du Trésor public alors que leur revenu fiscal de référence était en moyenne… d'1 million € !

 

Quand on prend connaissance de ces chiffres, qu'on les met en perspective de la situation budgétaire de l'Etat, mais aussi de la situation sociale, il est clair (et il devrait être évident pour tous !) qu'il y a urgence au moins à plafonner ces "niches fiscales". Elles sont devenues une "trappe" à faire disparaître l'impôt des plus riches !

 

Car ce ne sont plus des "niches", mais des "cachettes" fiscales…

 

Et il n'y a pas de société juste, sans une fiscalité juste.

 

 

 

Partager cet article
Repost0
4 juin 2008 3 04 /06 /juin /2008 12:54

Cet après-midi, la Commission des Finances a mis l'évolution des parités monétaires au centre de ses réflexions, et pour cela nous auditionnons Jean-Pierre LANDAU, sous-gouverneur de la Banque de France, et mon ami Patrick ARTUS, économiste réputé de la Banque Natixis.

 

Jean-Pierre Landau insiste sur les forces puissantes à l'œuvre dans le monde qui modifient les grands équilibres internationaux. Il souligne ainsi le creusement des écarts entre épargne et investissement, qui trouvent leur contrepartie dans les déséquilibres des paiements courants. Paradoxalement, il y a aujourd'hui un faible niveau d'épargne des pays riches, qui compense une épargne très élevée dans les grands pays émergents. Autre grand changement, l'euro, dont le poids dans les réserves de change tend à augmenter. Et le sous-gouverneur de rappeler que « la politique monétaire ne peut ni ne doit tenter de viser un objectif de change ».

 

Nous avons un intérêt majeur à ce que les régimes de change dans le monde s'harmonisent. Car il en résulte actuellement une expansion exagérée des liquidités dont on peut penser qu'elles jouent un rôle dans la hausse des prix des matières premières.

 

Patrick Artus, pour expliquer l'euro fort, met en avant les écarts de conjoncture entre les Etats-Unis et l'Europe, et la croissance de son poids (14 % en 2002, 27 % aujourd'hui) dans les réserves mondiales. Il estime donc que ce qui fabrique la hausse de l'euro, c'est sa demande internationale (alors que le dollar n'est pas demandé) ; pour contenir cet excès de demande d'actifs en euros, il faudrait une offre d'actifs en euros plus importante (par des émissions de la B.E.I. ?).

 

Il souligne que ce n'est pas l'euro fort qui affaiblit les exportations de la France, mais davantage des problèmes de gamme et de sensibilité au prix. Il n'y a pas, selon lui, d'écarts de coûts entre la France et l'Allemagne. Il estime que l'inflation tendancielle de la zone euro est de 2,7 à 2,8 %, et non de 2 % : si on veut la ramener à 2 %, il faut revaloriser l'euro ! On aura un conflit durable entre la stabilisation de l'euro et celle de l'inflation ! A long terme, ce ne sont pas les écarts de taux qui font la détermination de l'euro, mais les écarts d'épargne.

 

Pour ma part, intervenant, j'ai centré mes questions sur trois préoccupations :

 

-         l'analyse du commerce extérieur France / Allemagne, tant sont incompréhensibles, avec le même euro fort, les 40 Mds € de déficit français face aux 200 Mds € d'excédent allemand ;

 

-         le poids à venir de l'euro dans les réserves mondiales ;

 

-         l'évolution souhaitable des taux d'intérêt, et donc la politique de la BCE à préconiser. Car P. Artus dit qu'il faut revaloriser l'euro, ce qui suppose d'augmenter les taux d'intérêt, ce qui va peser sur la croissance et donc creuser le différentiel de croissance avec l'économie mondiale  !

 

Dans ses réponses, P. Artus préconise plutôt, bien sûr, la modération des taux d'intérêt pour préserver la croissance. Mais il reconnaît que ce qu'on a actuellement est la pire situation pour les banques centrales, car on est devant une inflation « qui ne vient pas de la croissance ».

 

 

 

Partager cet article
Repost0
3 juin 2008 2 03 /06 /juin /2008 18:48

Cet après-midi a eu lieu à l'Assemblée nationale le vote public sur le projet de réforme des institutions, pour conclure la première lecture. Au cours de la discussion parlementaire, le projet gouvernemental a beaucoup évolué. Il contient des avancées pour la démocratie française, mais aussi encore trop d'insuffisances. 

 

D’indéniables progrès ont été réalisés. Les droits du citoyen, que le projet originel réduisait à la portion congrue, ont été étendus notamment grâce aux amendements socialistes : le référendum d’initiative populaire, le droit de saisine du Conseil supérieur de la magistrature et du Conseil constitutionnel, la parité professionnelle pour les femmes.  

Le Gouvernement et sa majorité ont renoncé à ce domaine réservé que voulait s’octroyer le Président de la République en matière de défense. Le Parlement a été rétabli dans son pouvoir d’évaluation et de contrôle des politiques publiques.

 

Ces acquis sont loin d’être négligeables mais ils ne peuvent suffire à emporter l'adhésion des députés socialistes en cette première lecture. D’abord parce que la réforme, à ce stade, demeure frileuse et inachevée. D’un côté, elle introduit dans la Constitution des dispositions qui n’ont rien à y faire comme le référendum contre la Turquie. De l’autre, chaque nouveau droit consenti au Parlement comporte des verrous qui en limitent la portée ou en vident la substance.

 

L’ordre du jour partagé est borné par une nouvelle limitation du droit d’amendement. Le statut de l’opposition ne comporte pas de traduction concrète. La limitation du 49 /3 ne limite rien dans la pratique. Le contrôle des opérations extérieures commence quand l’engagement est devenu irréversible.

 

L'encadrement des pouvoirs présidentiels reste superficiel. La limitation à deux mandats ? Aucun Président de la Ve République n’en a fait plus. Le droit de veto aux 3/5e sur les nominations ? L’opposition n’aura jamais le loisir de réunir une telle majorité. La fin de la tutelle sur le Conseil supérieur de la magistrature ? Elle sera une fiction tant que l’Elysée conservera la maîtrise de sa composition et de la nomination des procureurs.  

 

En son état actuel, le projet de loi ne changera en profondeur ni la pratique, ni les déséquilibres de nos institutions. Le pouvoir présidentiel sera au contraire renforcé par la liberté qu’il s’octroie de venir s’exprimer, sans débat ni vote, devant le Congrès et par son occupation permanente des médias.

 

Et c’est la deuxième raison  pour laquelle, avec mes collègues socialistes, j'ai voté contre le projet en première lecture : le décalage qui persiste entre les intentions positives de la réforme et la réalité des actes de la Droite. Après les humiliations que le Gouvernement a fait subir au Parlement depuis un an (y compris à sa propre majorité !), le rejet sans discussion des propositions de loi présentées par les socialistes et relatives au mode de scrutin sénatorial et à l’équité du temps de parole présidentiel dans les médias a dérouté tous ceux qui avaient un préjugé favorable pour la démarche de la Majorité.

           

Comment également ignorer la manière dont la Droite détourne l’accord des partenaires sociaux sur la représentation syndicale pour abattre la durée légale du travail? Si elle viole avec tant de facilité la démocratie sociale, comment croire qu'elle va respecter la démocratie représentative ? 

 

Depuis le début du processus de révision, les députés socialistes ont tendu la main. La Droite ne l’a pas saisie. Le Président de la République semble tabler sur quelques débauchages individuels pour faire passer sa réforme.

 

Ce que les députés socialistes veulent, c’est réussir une réforme partagée. C’est forger un consensus républicain qui donne à notre Constitution une assise durable et incontestable.

 

La question est donc : jusqu’où la Droite est-elle prête à aller ? Sur le déverrouillage du contrôle des nominations ? Sur le temps de parole présidentiel ? Sur l’équité et la représentativité des modes de scrutin ? Sur la commission indépendante pour assurer un découpage électoral juste et transparent ? Députés socialistes, nous demandons des signes forts. Il y va de la réussite d'un pacte républicain pour un rééquilibrage de nos institutions.

 

Pour ma part comme pour bon nombre de mes collègues socialistes, tout est encore possible. Nous prendrons nos responsabilités. Notre vote n’est ni figé ni définitif. Nous allons évaluer au Sénat puis en deuxième lecture les avancées et les reculs qui vont s’opérer. Notre unique motivation, c’est l’envie de faire évoluer notre démocratie. Voilà pourquoi cet après-midi, avec l'ensemble des députés socialistes, j'ai dit non. Au Congrès de Versailles de juillet, notre vote dépendra de la volonté de la Droite de nous avoir écoutés et entendus d'ici là.

 

 

Partager cet article
Repost0
3 juin 2008 2 03 /06 /juin /2008 09:50

Ce matin, c'est un grand jour. C'est le jour des premiers pas à l'Assemblée nationale de Mélody, ma Députée junior, et de sa classe venue de l'école Kléber à Croix. Accompagné de ma députée suppléante, Francine Langevin, j'ai guidé les enfants, la directrice de l'école et l'institutrice dans l'hémicycle et les salons.

 

Ce matin, c'est jour de questions orales au Gouvernement. Les députés inscrits posent tour à tour des questions aux membres du gouvernement. Les enfants, depuis la tribune du public, ont pu assister à quelques uns de ces échanges, toujours fructueux et instructifs, sur des sujets souvent techniques ou précis, liés au quotidien des circonscriptions. A leur siège, les enfants sont restés bien attentifs et silencieux, découvrant cette facette du travail des députés.

 

Ce matin, c'est aussi jour de questions ... pour les enfants : sous le regard attentif de leurs enseignantes, les enfants remontent le fil de l'histoire avec leur guide (une des fonctionnaires de l'Assemblée qui, comme ses collègues, est incollable sur le lieu, son histoire et son fonctionnement !). Pas d'inquiétude, les enfants le confirment : la Révolution a bien eu lieu en 1789 ! Pour moi aussi, c'était séance de questions... posées par les enfants, tout au long de la visite.

 

Après l'hémicycle et la séance, c'est la découverte de l'hôtel de Lassay (résidence du Président de l'Assemblée attenante au Palais Bourbon), plus précisément la Galerie des Fêtes, toujours impressionnante par ses tapisseries et ses dorures. La visite se poursuit ensuite par la rotonde, la Salle des Pas Perdus, la célèbre Salle des Quatre Colonnes où se rencontrent, comme ce matin, journalistes et députés, les Salons et la Salle des Conférences, autant de lieux d'échanges et de travail des députés, la bibliothèque, le Salon des Marianne rassemblant aussi des bustes du caricaturiste Daumier.

 

Ce matin, c'est mardi et donc, en cette fin de matinée, l'effervescence habituelle gagne progressivement le Palais Bourbon : la séance des questions orales venant de se finir, députés et ministres quittent l'hémicycle et passent au milieu des enfants. Tel député vient saluer notre groupe, tel ministre nous donne du bonjour.  

 

Pour les enfants, c'est aussi jour de photos. Dans la bonne humeur et les flashes, nous faisons des photos dans les jardins, sur les marches des perrons, sur le grand escalier de la Cour d'honneur. Le Ministre des Relations avec le Parlement, Roger Karoutchi, passe par là et je lui propose de poser avec nous lors d'une photo dans les jardins. Les gosses sont ravis (apparemment le ministre aussi !).

 

Ce matin, c'est enfin l'heure de se sustenter... Nous quittons le Palais Bourbon pour aller déjeuner dans un restaurant du quartier où je les invite. Les enfants sont heureux et sages. Le Coca coule à flots. Pour certains, c'est la première fois qu'ils déjeunent au restaurant. Ils repartent un cadeau en poche. Ils font un détour par la Boutique de l'Assemblée et s'en retournent vers Croix, en passant au pied de la Tour Eiffel.

 

Samedi prochain, Mélody, élue par sa classe Députée junior, reviendra et siègera à ma place pour le Parlement des Enfants.

 

 

 

Partager cet article
Repost0